tw migraine

La porte désormais fermée comme pour sceller un nouveau doute de ce qu'il y a derrière, de l'autre côté. Tu n'aimes pas ça, vraiment pas du tout, en réalité. Non pas que tu voulais y aller - tu penses que tu as largement rempli ton quota de conneries pour la journée, pour l'année peut-être, même. Rien de rassurant à l'horizon, plus d'angoisses qu'autres choses à mesures que les portes s'ouvrent et se ferment, en ne sachant pas ce qu'il y a derrière et ne pouvant te fier à rien d'autre que la présence de Ben à tes côtés à ce moment, puisque vous êtes tous les deux.

Heureusement, d'ailleurs, que tu te fies à lui, parce que son naturel à blaguer suffit à apaiser un peu la tension qui s'est nouée dans tes épaules.



Bon. Drôle est peut-être pas le bon choix de mot.



Parce que si c'est quelque chose comme ce qui était mentionné dans ce foutu fragment, ça rend la chose bien plus abstraite, moins concrète et bien plus compliquée à achever. Parce que toute cette merde technologique, vous n'êtes clairement pas taillés pour vous battre contre. Et même si vous l'étiez en temps normal? Il y a pas de réseau, vous êtes juste cuits.

Ou grillés, plus exactement.



A raison, probablement. De toute façon, tout t'inquiète à ce stade. L'état de Ben, ton état, l'état de Ezra, Cecil et Reyes, l'état de ce foutu endroit. Tout. Absolument tout. Il n'y a rien qui te met à l'aise, et même avec ton fusil à l'épaule, les lèvres pincées pour éviter de sortir les théories les plus fumantes ou même d'échapper ne serait-ce l'ombre de ton angoisse déjà bien évidente. Cet endroit pue la merde, et tu n'as qu'une hâte : sortir de ce putain d'endroit, et espérer retrouver Ezra de l'autre côté.

Qu'est-ce que tu donnerais pas pour que tout ça ne soit qu'un vilain cauchemar.

Surtout quand, en avançant en direction du couloir où sont partis Jude et Reed, tu n'as aucun mal à voir la tâche de sang qui vous fait face, glisse sous la porte et vient tâcher le couloir. La partie raisonnable de ton cerveau veut te dire que ce n'est pas le sang de Reed ou de Jude, mais tu peux pas t'empêcher de baliser. Putain de merde.



Que tu sors, suffisamment fort pour que ta voix porte presque en écho dans ce couloir désert, à l'intention de Ben, la mâchoire serrée par l'angoisse.

tw sang, vulgarités

Le regard sur la tâche de sang, à compiler les possibilités que ce soit le leur, c'est au tour de ton cœur de faire un bond de terreur quand une voix s'élève de l'autre côté de la porte. Stupeur d'un coeur qui manque son battement, les mots peu compréhensibles mais la voix assez forte pour reconnaître la voix de Reed. Un soulagement qui passe en une vague énorme après la peur et la surprise, te poussant à laisser ton arme au repos. Pour combien de temps?

Un rire qui s'échappe de tes lèvres, entre la nervosité et le réel soulagement de le voir en vie, la tête tombant un instant en avant, les mains sur les hanches.



Un petit sourire en relevant les yeux.



Tu le vois pas encore, faut dire. Mais tu ne peux que espérer à une bonne nouvelle après ce que vous avez vu dans le cinéma, après le radio silence de Zac encore un peu avant - trop de terreur, trop de portés disparus qui commencent à s'aligner.



La voix coupée quand Jude se présente avec Zac à son bras, et le soulagement qui passe tes traits est terriblement visible. Parce que si Ezra était constamment dans ta tête avec la peur, tu ne pouvais pas manqué celle qui s'était infiltrée comme une saloperie quand le talkie s'était éteint. Tu n'avais pas manqué la terreur de le perdre. C'est peut-être pour ça que tu manques pas de laisser tes jambes te guider pour venir enrouler tes bras autour de lui, étreinte qui signifie tout ce besoin que tu avais d'une bonne nouvelle, au moins une. De quoi te pousser à le serrer un peu plus contre toi, juste un peu.



Parce que t'as eu peur.
Tu as toujours peur.
Tu peux pas t'en empêcher.
T'étais pas peureux pourtant, mais tu avais peur.



L'étreinte enlevée parce que tu te rends compte de l'impulsivité de ton mouvement, le regard appuyé sur lui avant de se tourner vers Jude, puis Reed.



Tu sais pas trop pourquoi, il y a une petite corde qui se brise, quelque part, et tu sens que l'émotion roule dans ta voix sans que tu t'en rendes compte. Le soulagement mêlé à cette peur qui avait pris place dans ton estomac quelques minutes auparavant.



Humidité dans le coin des yeux, parce que vraiment, c'est trop. Trop d'émotions, trop de fatigue, trop de peur dans le ventre. Ton regard tombe sur Ben, parce que tu l'inclus aussi dans ce discours, même s'il était avec toi tout ce temps là. Et heureusement ; tu serais resté dans ce cinéma sans lui.



Expiration, alors que tu prends de nouveau un pas en arrière, pour laisser respirer Zac, avant de pencher la tête sur le côté. Essayer de retrouver un semblant de convenance, de stabilité. Putain, c'est dur. Mais putain que ça fait d'une bien une bonne nouvelle. Peut-être pour ça que t'essayes de battre un soupçon de larmes dans tes cils.