T'as du hurler aussi quand elle t'a posé dans le sable. Ou jeté. À ce stade, le miracle de ta naissance ne se résume plus au don de la vie dans l'espace, mais plus au même geste qu'on pourrait effectuer en jetant une canette de coca vide dans la décharge derrière Night City. Ouaip, t'es né exactement comme ça. Comme le cycle de fin de vie d'un déchet.

Tiré vers le fond par tes propres pensées, ton propre ADN, l'issue serait la mort, pour signer un trait net sur cette ridicule histoire qui ne mérite même pas d'être racontée.

Il te regarde avec toute l'inquiétude du monde, encore, et tu te sens pas de lui exploser ta trouvaille au visage comme tu devrais le faire pour te protéger. Pour une des rares fois de ton existence sans doute, tu te sens concerné par la cause et le chagrin de quelqu'un d'autre. C'est pas encore tout à fait ça, parce que tu lui prêtes des sentiments que tu ne sais même pas s'il a, mais tu le fais quand même.

Tu comprends pas pourquoi quelqu'un de si opposé à toi, a pu devenir ainsi. La pureté de porcelaine de ta peau ne cache que des imperfections internes, des défauts trop moches pour être montrés à tous. Comme l'étoile qui brille encore légèrement mais va finir par s'effondrer sur elle-même et tout aspirer. Lui, il n'a rien à voir avec ça. Il a la beauté brutale de ces petites choses ici dont personne ne fait attention, les défauts et les qualités d'un objet que la plupart auront décidé d'ignorer dans le vaste univers parce qu'il ne brillait pas aussi fort que les autres.

Tu t'es approché les yeux toujours fixés sur les siens, t'as inspiré l'air censé être le sien, voir si l'atmosphère était respirable. Tu sais qu'elle l'est parfaitement, mais qu'à un moment, tu vas t'asphyxier. Parce que ce que t'es en train de faire, tu veux absolument y coller des noms scientifiques, tu veux croire que tu pourrais y foutre une soi-disant découverte scientifique, mais ce qui vient de t'arriver, ça a rien de scientifique, à peine chimique. C'est le plus vieux truc du monde, qui existe depuis la nuit des temps.

Caden Atkins a écrit:Il était au milieu d'une fusillade. Il était bloqué sur place. Il ne pouvait pas fuir. SURTOUT. NE. PAS. PANIQUER.

Il paniqua.

Au bord de la crise de nerfs, au bord de simplement abandonner toute logique et juste laisser la crise de larmes se faire, Caden eut une petite pensée logique que sa survie lui souffla de faire. Son regard se tourna dans la direction de sa ravisseuse, il inspira, et se força à crier. "JILL !" Elle restait sa meilleure chance.

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