► 私はまだ生きている // 兄弟 ◄
WATASHI WA MADA IKITE IRU KYŌDAI.
i'm still alive, brotha.
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Ouais, j’ai survécu. A coups d’traîtrises. A couteaux tirés dans l’dos. T’sais, Asu, j’suis même devenu imbattable à c'jeu-là. Les tours corpos, c’est nous qui les toisons désormais, dans la gueulante nocturne, sous leurs nuées dégueulasses et leurs devantures au grésillement à l’ancienne. A une époque où tous les deux, on était qu'des gamins. Les genoux crasseux. Le dos qui f'sait mal, hein, tu t'en souviens kyōdai ? Les caisses de poissons importés. Les stands d'armes où la recharge en munitions pesait plus lourd que nos deux squelettes réunis.
Edgerunner. Outsider. Chromé d'la gueule aux pattes. Pu peur de rien, maintenant. Si tu savais, Asu. Si tu savais comme j’me fais plus jeter à la boue comme un vieux paumard psycho. Si tu savais, comment j'l'ai fais flipper. Comment ils marchent tête baissée, l'pas qui dévie de chaussée. J'ai même collé un trait plat à deux trois 6ths la semaine dernière. T'sais, t'aurais été fier de moi. Parce qu'aujourd'hui, c'est en mon âme que l'tigre ronronne à la vitesse lumière, sous l'signe du dragon, comme un héritage du jour où t'as trépassé.
J'sais pas vraiment où t'es (j'crois pas trop c'que disent les moines non plus), mais t'inquiète, j'm'en suis chargé. On les a tous baisés. Je les grimpe, les échelons, Asu. Et quand j'y s'rai, y aura plus rien qui pourra se hisser entre moi et la vérité. J'saurai qui t'as collé cette balle, parce qui a toujours une piste, une preuve. Une faille. Y a la mienne logée dans ton cracheur préféré, qu'attend son tour depuis cinq ans déjà. La justice appelle la violence. Et la mienne, elle est prête à faire couler l'sang qui abreuve ces saletés de rues. Mon visage en roi, au sommet de la tour des Anges déchus, sera la dernière chose que verra c'moudub.
Oh... et Asu ?
SHITSUREI SHIMASU.
i'm sorry.
nobody knows who I really am. neither me.
marmaille répugnante. passé incertain. d'où tu viens gamin ? qui t'es en fait ? pour ouvrir ta gueule quand on t'le d'mande pas. qui t'es en fait, pour faire c'qu'on t'dit de pas faire.
des contrats arrangés à ta sauce. fuck les fixeurs. fucks les tygers. la moralité vendue aux enchères. r'filée aux plus offrants. échouée dans les puits dégoulinants du coeur pétrole de northside.
the heart.t'avais été l'coeur et Asu l'cerveau. c'était comme ça. c'était pareil. les deux faces d'une même pièce. d'un putain d'ennie gagné à la sueur d'vos fronts. et maintenant ?
the heart, pu peur de rien. les mains d'jà crades, la merci inviolable, la clémence en démence. l'orgueil vorace. l'envie féroce et l'ardeur véloce.
NIGHT CITY
TU LA DEVORES
► くそ ◄
SHIRU KA.
i don't give a fuck
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« Et on nous appelle les street kids. Mon cul, ouais... Ben moi, j'dirai plutôt qu'on est rien d'autre qu'des shit kids... »
SHIT KID.L'étron bavant des égouts. L'genre de paumard qu'on balaie au p'tit matin, à l'heure où y a pu que les barjos et les clodos dans Jig-Jig, trop défoncés pour retrouver leur chemin. La clope coincée aux lippes, l'écrin eclipsé dans l'baggy. C'est toi qu'est défoncé, là tout d'suite. Le béton du balcon, frigorifique, scelle tes coudes entre eux. Adossé, l'oeil aguiché par la cendre qui plane dans le puits du H8. Au-dessus, le Clouds. En d'ssous, la planque. L'effervescence de la phosphorescence des lignes gravées sous le derme pour vous éblouir la gueule. Ce soir, c'est plutôt calme, dans votre coin épris de mutisme. Deux tigres isolés, la cage oubliée.
Ouais, la fête est finie kiddo.
« Et ben t'sais quoi, choomba, j'ai décidé que je s'rai pu jamais ce rat-là... Damemoto.. Rien à perdre. Y a qu'tout à gagner, en fait. Tout rafler sans règles. Doubler tout l'monde, comme ça, d'un battement d'cil. Faire l'meilleur score de la borne d'arcade. La meilleur pointe sur l'asphalte. La foutre bien profonde à ceux qui ont osé un jour m'fixer d'en haut d'leurs fausses tours d'ivoire. Pis s'poser un jour, à une de ces tables bien tape à l'œil de l'Atlantis, à m'demander des autographes. Et là, j'leur dirai : T'as vu p'tit, t'as vu comme la roue tourne. T'as vu comme t'es pu personne, comme t'as pu rien, et qu'mon nom fait trembler même les pires des vautours. »
La silhouette se ploie, l'échine en défi à la gravité. Perché au bord du vide magnétique. le saut d'l'ange t'avait souvent charmé. L'ventre vide. Les nuits glaciales. L'unique allié à l'agonie, d'l'autre côté de la porte du doc que tu connaissais seulement d'vue, entre la vie et la mort.
Combien t'avait attendu comme ça,
bakayarô ? L'cul vissé sur le bord entamé d'une clôture. Lové, tout gamin. Félin, en quête de profondeur autant qu'de hauteur. Combien t'avait attendu, avant que le charcudoc du Maelström ne s'pointe sur le palier, quelques étages plus haut. Le frère balayé. Le souffle hasardeux. Juste l'carmin aux mains comme dernier souvenir, le seul pour chialer. C’était là que tout s'achevait. C’était là qu’t’avais vraiment fini par te sentir orphelin. Le vide derrière. Le vague devant.
Et pis pu rien d'autre n'comptait vraiment.
ikigai
A REASON FOR BEING
the think that gets you up in the morning
having a sense of purpose in life and a feeling of well-being.
the heart. ça avait subsisté, au fond de l'âme. ça avait persisté. ça s'était battu et débattu sans relâche, à s'en filer l'envie d'gerber. the heart. le coeur du gosse timide. du gosse débrouillard. du gosse ignoré. du gosse qu'on menaçait. qu'on harcelait. qu'on aurait pu flinguer fois mille.
les pulsions à un milliard de degrès, la carcasse unie au cuir d'la bécane. les holos dépassés sans même pu les voir, seulement des tâches rosées et verdatres dans la rétine opaque. pas l'temps. une ville à croquer d'l'intérieur, le noyau rutilant. les étages à gravir jusqu'aux plus hauts sommets. graviter au zéphyr des carpes dimensionnelles et des carpe diem. y a qu'un trône. un seul combat qu'a l'goût de s'évincer soi-même du game.
go crazy or go stupid.the heart. vous aviez rien. alors même si tu lâches maintenant, même si on t'colle un trait plat, aki, t'auras déjà soumis
tout l'univers.
生き甲斐
Ouais, l'vide te happe façon sirène désaccordée. Sous l'enchantement vener d'son chant crissant. D'sa voix de vénus. Le rictus en coin, tu fais l'malin. Et l'acolyte reste muet après ton discours conquérant. Un roi en devenir. L'tabac se consume, se condame, dans sa chute infernale à la façon d'une plume imperturbable. Le soundtrack des
Us Cracks en arrière plan sonore. Et dans la tête, les secondes défilent plus vite que le temps.
« Pourquoi tu m'balances ça moudub ? J'en ai rien à branler d'tes plans de vie, paye-toi un psy. J'suis là pour la DS. J'ai les eddies, alors, envoie, j'ai pas toute la nuit. »
Ouais. Il a pas tort. C’est vrai qu’on commence à s’les cailler sévère dans c’trou à rat. Mais bon, la merde, au fond. La braise approche du filtre. Encore une taffe, et ce s’ra l’heure du spectacle. Tu fais trainer un peu, parce que dans l’fond, c’est pas tous les jours qu’on peut s’la jouer indétrônable.
« Eh… Morgan Blackhand. Ce nom, ça t’parle pas choom ? Un solo qui servait qu’ses propres intérêts. Un soldat qu’avait pas froid aux yeux, qui s’engageait que quand ça valait l’coup. Personne voulait d’lui, on lui r’fusait l’entrée du moindre bar miteux qui trempait dans le crime. Son nom, il f’sait s’marrer les plus grands. Et maintenant, c’est un des plus grandes légendes de cette ville. C'est carrément nova... »
Le sourire en étendard, la gueule de gosse stupide. Ouais, comme ça, tu paies pas d’mine, la silhouette affaissée, et t’es quasi sûr que cette armoire à glace à la peau tanée pense qu’il t’rafalerait le portrait en deux trois coups de poing. Blackhand. Aussi connu que son choom Johnny. Des destins abolis. Des psychés perverties. Mais ça, tu l’passes sous silence. Rien d’mieux qu’partir en héros quand d’autres creveront misérables. Les perles fixent les lueurs toxiques des stands aux relans de
yakitoris, trente mètres plus bas. Tout pour la gloire. Tout pour le fric.
« J’ai la DS ouais. Chikushô, pas simple de la choper, j’vais pas t’mentir. J’étais à deux doigts d’me faire serrer, mais comme d’hab tu peux compter sur mon expertise. On r’montera pas la piste. »
Mais le truc, c’est qui a toujours un hic.
« C’était intéressant, en fait. Une sacrée danse. C’est qui en a des infos là-dessus, choom. Des infos qui valent bien plus que tes eddies… »
« Des eddies, j’en aurais bien plus pour toi que c'que tu peux en rêver si tu restes bien sage, paumard. »
« L’truc, c’est qu’j’pourrais m’servir tout seul ton cadavre même pas encore r'froidi yarô. Comme un grand. Et qu’en plus j’pourrais m’foutre des gens d’la haute dans la poche avec les infos qui a la-dessus. »
Les bras se croisent, sur le renfort de béton. Derrière toi, le colosse aux mêmes griffes que les tiennes, marquées dans l’cou. Le seul truc qui vous lie, quand on y réfléchit deux secondes.
Et deux secondes c'est tout c'qui fallait. La dorure bluffante du monocable illune le balcon. C'est d'jà trop tard. Même pas l'temps pour le titan d'frôler son cracheur qu'ses derniers nerfs palpitent salement.
Mais l'coeur. Il avait déjà lâché.
infos bonus en vrac
► Il raffole de spécialités japonaises et des boissons les plus chimiques du marché.
► Totalement accro aux jeux vidéos et d'arcade et aux paris, il miserait sa propre existante sur un défi full risqué, même s'il a que 10% de chance de l'emporter. C'est d'ailleurs pour ça qu'il est fauché, suite à un grand nombre de combats de rue échoués.
► Il a remporter la moto de Rhil après un combat de rue. Il la bichonne comme jamais et y claque une énorme partie de ses eddies pour la thuner.
► Il est obsédé par sa quête de pouvoir et et gloire. Il veut que Night City lui mange dans la main et voir son nom inscrit au tableau des légendes. Mais si y a bien un truc qui l'assaille encore plus, c'est la traque du meurtrier de son frère, pour lui rendre la monnaie de sa pièce.
► Il porte de nombreux tatouages sur le corps, relatif à la culture asiatique. Mais le plus voyant, c'est celui des tclaws à l'encre phosphorescente dans le creux du cou.
► Adepte du streetwear clinquant et des cheveux ((dé)colorés. Il porte tout de même sa tenue ultra légère noire qui le couvre de la tête aux pieds au cours de ses infiltrations, le visage voilé de rouge holo.