2048 : Bienvenue à Night CityNight City; un bien beau nom pour une ville si sombre. C’est ici que j’ouvris les yeux pour la première fois, sans savoir dans quel merdier j’allais passer le reste de ma vie. Une enfance dans un foyer et un orphelinat, voilà ce qui m'avait attendu. Rien de bien extraordinaire en soit, un gosse des rues sans attaches particulières comme des milliers d’autres dans cette basse ville. Une vision déjà assez directe de ce qu’était la société et la vie, confronté assez tôt à des bagarres de rues, des trafics en tout genre alors que je faisais mon maximum pour ne pas interférer là-dedans. Bien trop jeune pour aller fourrer mon nez dans ces affaires.
2050/2065 : La fin de l’adolescence :
L'adolescence, les envies de rébellion et de refaire le monde à une image qui nous plaît le plus. Nous étions comme ça, nous, le petit groupe de gosses qui passait son temps entre le terrain vague et le vieux stade de basketball à l’abandon. Les affrontements étaient une fois de plus communs entre diverses bandes rivales, je n’avais pas spécialement le cœur à rejoindre l’une d'elles. Déjà parce que je n'avais aucunement envie de mourir bêtement, mais aussi parce que je ne me sentais appartenir à personne, tel un papillon voguant sur les fleurs au gré des courants d’air. Certains de mes camarades de l’époque avaient eux pris parti et avaient changé de quartier, moi, j’étais resté fidèle à celui- ci. Les prises de décisions n’avaient jamais été mon fort, je dois le reconnaître et je me faisais violence pour ne pas me laisser traîner dans des histoires sombres par les autres gosses des petits quartiers. L’appât du gain, de la force et du respect étaient plus forts chez certains comparé à moi.
2065 : Premiers battements de coeur Et puis il y eu ce mec, ténébreux et à qui rien ne semblait résister. De quatre ans mon aîné, il avait tout l’air d’un prince charmant sorti des livres de dark romance très en vogue dans les rayons jeunesse. Et pourtant, je l’avais trouvé magnétique, son aura insaisissable m’avais foudroyée sur place tel un insecte qui se prend les ailes dans un radiateur d’été à lumière bleue. Le petit papillon que j’étais avait été immédiatement envouté par cette aura, aimanté à ce cœur sombre comme je n’aurais jamais dû l’être.Lucky. Un nom assez peu commun mais qui semblait avoir été créé rien que pour lui. Ce fut sous un lampadaire vacillant une nuit brûlante de juillet que nos lèvres avaient scellé le début de ce que je pensais être une merveilleuse histoire. Comme une promesse accrochée à ses lèvres percées qui me menaient tout droit jusqu’en enfer, sans détours.
2069 : Electrocardiogramme fragile et vacillant Le cœur en miettes et le corps entre la vie et la mort. Voilà ce que j’avais récolé après une brève dispute entre Lucky et moi. Une histoire d’argent, de dettes et de clan indépendant que je ne connaissais même pas. Je n’étais d’ailleurs même pas certain des informations qu’il m’avait données. Les cris et les coups avaient commencé il y a une dizaine de mois de cela, après son retour de prison pour sa première arrestation pour conduite dangereuse. A son retour, il n’était clairement plus celui que j’avais connu sous ce lampadaire, d’un prince charmant à un voyou le pas semblait loin mais il avait été franchi avec brio. Je n’avais pas été spécialement de taille à lutter avec lui. De simples gifles s’étaient transformées en coup de poing dans le nez ou bien l’estomac. Une fois cette frontière franchie, plus rien n’avait d’importance pour lui. Et ce soir-là, je pensais sincèrement que la dernière chose que je verrais ce serait ses poings qui venaient, machinalement, matraquer mon corps dans tous ses recoins. J’ignore combien de temps à duré l’opération, je suis de tout façon tombé dans les pommes, incapable de maintenir mon cerveau en éveil. Et puis il y eut ce blackout. Un noir complet pendant un temps que je ne saurais définir. Mon réveil ne s’était pas fait dans le coin de la ruelle, entre le coiffeur pour cheveux afro et l’arrêt de bus de la 36e. Un bruit constant se faisait entendre dans cette chambre étrangement blanche et inconnue. Le personnel n’avait pas été en mesure de me donner des détails sur qui m’avait déposé aux urgences, mais une bonne âme était passée par là. Ce n’est qu’après quelques tentatives difficiles de communication que je me rendis compte que quelque chose clochait chez moi. Ayant tout d’abord songé au choc du réveil, je me rendis à l’évidence que non, ce n’était pas la cause de mon trouble. Mon œil droit ne possédait plus aucune stimulation extérieure, rien du tout. Ma vie n’avait tenu qu’à un fil et à un mec qui devait sûrement rentrer chez lui ou aller prendre le bus. Les soins et les rééducations après tous les os que j’avais eu de brisés dura près de six mois, intensifs au centre de soins. Avec mes faibles économies, je me fis installer cet œil bionique qui est maintenant comme une partie intégrante de mon corps. Hors de question que je reste borgne à cet âge.
2070 : Une protection solide Ce n’est qu’à ma sortie de l’hôpital quelques mois plus tôt que je compris que mon saint sauveur était en fait un membre du gang des Moxe. C’est cette étincelle qui m'avait donné l’élan de les rejoindre. C’est entre quelques séances de self défense dispensées par l’un des membres du gang, que j’avais réussi à me trouver une place. Petite et ridicule. En bas de l’échelle car je n’avais pas grand chose à proposer si ce n’est que d’être redevable envers ceux qui m’ont sauvés. C’est ainsi que je finis par intégrer l’un de leurs trafics, sans doute pas le plus glorieux mais je ne voulais pas être mêlé aux armes. Mon corps n’était qu’un produit distribué aux âmes esseulées et aux corps abandonnés. Le début dans la rue n’était certes pas le plus facile ni le plus gratifiant, mais avec mes économies j'ai pu me payer quelques améliorations ici et là, me permettant de mieux appréhender mon corps encore bousculé par les épisodes récents. La psychée ? Lamentable. Mais laissons là où elle est.
2076 : La naissance du papillonLa rue était maintenant un souvenir lointain pour moi, j’avais maintenant les pieds solidement accrochés dans un club à Lizzie’s. Un bordel flambant neuf dans lequel nous étions bien traités et relativement en sécurité. Je ne craignais plus de faire des rencontres hasardeuses, les clients étaient triés sur le volet et le moindre écart était sanctionné par une mise à la porte de l’individu en question. Les finances allaient quand même mieux, même si, il était évident que je ne rentrais toujours pas dans le carré VIP des plus riches du coin. Mais au moins j’étais vivant, en pleine santé et je pouvais profiter d’un job relativement bien encadré. Le temps avait également forgé des amitiés et les Valentinos étaient devenus également une source sûre pour moi. Ma vie n’avait pas de quoi bousculer les âmes, mais elle permettait au moins à la mienne de subsister comme elle le pouvait. Attendant avec peur l’éventuel prochain déchirement.
Anecdotes
♛ Une peur assez compliquée des endroits clos et sombres ♛ Toutes ses cicatrices ne sont pas camouflées par des ajouts d'implants ♛ Possède de nombreux tatouages sur le corps ♛ Il rêverait de visiter le monde, partir loin de Night City ♛ Il parle anglais ♛ Il ne sait pas nager ♛