Naissance
2036, tu nais en France, dans une famille assez aisée, qui, aux premiers abords semble épanouie, mais qui est en réalité complètement vide de tout lien, ou amour. Il est difficile de trouver des parents plus perfectionnistes que les tiens. Ils le sont avec absolument tout, la maison, le travail, et même vous, toi et ta grande sœur Solveig. Gare à vous si vous ne suiviez pas le chemin qu’ils souhaitaient tracer pour vous.

Ta famille décide peu après ta naissance d’emménager en France


Pour ta sœur, tout se passe bien, elle excelle dans la plupart des choses, et surtout à l’école, qui est quelque chose de sacré pour tes parents.  Pas de rigueur, aucune motivation quant à apprendre quoique ce soit venant de ton professeur personnel, tu préfères rester dans ton coin à contempler avec tes petits yeux d’enfant, la technologie grandissante, qui te fascine tant, ainsi que le monde qui t’entoure, désireux de découvrir celui-ci, si mystérieux et lointain pour toi. Tu suis le chemin opposé, sans même savoir que ça aura des conséquences dévastatrices sur toi plus tard.

Ton indifférence quant à l’apprentissage amènent tes parents à être totalement indifférents à ton égard. Ils ne te donnent aucun amour, te grondent à longueur de journée et n’ont d’yeux que Solveig. Tu n’as pas non plus d’amis, toujours exclu par les enfants qui te trouvent bizarre, simplement parce que tu n’es pas fort à l’école. Tu ne comprends pas, tu es triste, tu ne parles presque jamais avec ta sœur aussi, Solveig. Tu n’as personne sur qui te reposer, et ça ça te frustre. Mais ce n’est que le début de ton cauchemar.

En 2044, tes parents et BioTechnica te considèrent comme un échec. Et, sous un accord commun, tu es envoyé chez la corporation en tant que cobaye. Mais à la suite d’une expérience, tu perds l’audition. Un échec qui scellera définitivement tes craintes, toi qui espérais être aimé et visible par les autres. Ni tes parents, ni BioTechnica ne te considèrent à présent, tu n’es plus qu’un fantôme à leur yeux, et la perte de ton ouïe n’arrange rien. Tes parents auraient pu restaurer ton audition, ils en ont largement les moyens, mais tu ne vaut tellement plus rien pour eux que dépenser de l’argent pour toi ne sert à rien. Tu as l’impression d’être déconnecté du monde, condamné à être un spectateur de la vie des autres, et ce pour le restant de tes jours. Tu es désespéré, et triste. Mais quelqu’un ne t'a pas oublié, derrière toute cette négativité, une main héroïne te sera tendue.

Espoir
Toi et ta famille déménagez à Night City, pour Solveig, qui à une opportunité ici avec BioTechnica, mais n’étant qu’un boulet pour tes parents, tu enchaîne les allers-retours France - Night City. Tu te réfugies derrière ce que tu aimes : la technologie. Ça te permet d’oublier qui tu es, et le monde qui t’entoures. Mais un jour, en revoyant ta sœur, celle qui semble si loin de toi, que tu admires secrètement pour ce qu’elle est et a accomplie, et dont tu es presque jaloux de ne pas avoir la même chose, tu constates que tu comprends ce qu’elle te dis, parce qu’elle aussi a appris le langage des signes.

Tu es choqué, pourquoi ta sœur apprendrait le langage des signes ? Elle n’est pourtant pas sourde, c’est pour toi qu’elle a fait ça ? Tant de questions, mais que tu n’oseras jamais poser. Mais quoiqu’il en soit, tu discutes maintenant assez souvent avec Solveig, tu t’entends bien avec elle, et vous devenez complices. Quand tu viens à Night City, vous êtes emplis de joie de vous revoir, et tu passes le plus clair de ton temps avec elle, car tu n’as personne d’autre sur qui te reposer. Tu remontes au fil des années la pente, toujours très raide à cause des tes foutus parents qui ne cessent de te dénigrer, mais ta sœur est là, Solveig te soutiens. Et sans elle, tu ne sais pas ce que tu serais devenu. Mais un événement totalement imprévu s’invite à cette période de joie pour tout rafler, et laisser place aux ténèbres.


Alors que tout va de mieux en mieux dans ta vie, tu approches des 18 ans. Et le jour fatidique, ce n’est pas des cadeaux ni des joyeux anniversaire qui t’attendent. Remarque, tu ne t’attends jamais à ça, à part Solveig personne ne semble le savoir après tout, pas même tes parents, qui l’ont sans doute oublié. Mais ce jour n’est pas comme les autres, en rentrant d'une balade solo, tu vois tes parents qui semblent… heureux ? Ils te regardent avec joie et semblent sous-entendre qu’un cadeau t'attend dans ta chambre. Mais tu ne vois que ta chambre vide et une valise toute faite au milieu de celle-ci, ou sont passées toutes tes affaires ? Tu regardes tes parents, et ce n’est plus le même visage qu’ils te montrent, c’est celui qu’ils te jettent tout le temps depuis tout petit, tu ne comprends rien, mais ça vient assez rapidement.

Sors de cette maison, et disparais. Tu es perplexe, tu savais que tes parents ne te portaient pas dans leur coeur, mais de là à te jeter de la maison… au fond tu n’es même pas vraiment surpris, mais ce qui te surprend de sur, c’est justement de ne pas l’être lorsque tu apprends ça. Tu es réticent à l’idée de sortir, tu veux revoir ta sœur, avoir son soutien. Mais on te menace d’amener la sécurité si tu ne sors pas de suite. Tu n’as pas un tempérament agressif, alors tu obéis, et sors, tout en espérant que ta sœur débarque tout de suite. Mais rien. Tu te retrouves devant chez toi, encore menacé, car tu dois partir d’ici aussi. Mais tu ne réalises pas vraiment, tu as l’impression de rêver, que c’est qu’une mauvaise blague qui dure depuis des années. Mais c’est les semaines qui viendront qui te feront comprendre que non, tu ne rêves pas.

Survie
JOUR 1 : Tu vadrouilles, paniqué, pourtant tu semblais bien à l’aise lorsque tu te baladais tout seul en plein centre ville, mais savoir que cette fois-ci, cette balade ne se terminera pas, te fait perdre tes moyens. Tu as toujours du mal à réaliser, à espérer chaque seconde que quelqu’un, Solveig ou n’importe qui d’autre, te stoppe en chemin pour te dire que tout ça n’est qu’une vaste comédie et que tu peux rentrer apaisé. Mais non, plus ces secondes passent et plus tu comprends que non, personne ne viendra pour toi, et que tu es de nouveau seul cette fois-ci, mais pour combien de temps ? C’est la question que tu te poses sans cesse.

Après plusieurs heures, tu as su te reprendre, et tu t’es baladé un peu partout en contemplant ce qui t’entoures, Watson.. Westbrook.. pour finir à Santo Domingo. Ta première nuit se passe là-bas d’ailleurs, et par chance tu avais un peu d’argent de poche sur toi, donc tu en profites pour bien dormir au Motel Las Palapas, sans savoir qu’en fait c’est juste délabré et dégueulasse, mais c’est mieux que rien. Étonnamment tu ne pleures pas, alors que tu le veux, toute personne censée pleurerait dans cette situation, mais pas toi. Tu comprends pas trop, tu sais pas non plus quoi penser de tout ça, comme si le mépris infini de tes parents à ton égard avait durci ton cœur, au point de n’avoir aucune émotion, malgré l’amour apporté par Solveig. Tu t’en réjouis au final, mieux vaut ça que pleurer comme un fou.

JOUR 5 : Les jours passent, tu finis par ne plus avoir beaucoup d’argent, alors tu te concentres sur la nourriture plutôt que sur le sommeil, et tu commences à dormir dehors. C’est atroce pour toi, il fait froid, ça pue, les sans-abris dehors te font peur, tu es en terrain hostile, tu es intru à celui-ci. En voyant les pauvres autour de toi, finit par culpabiliser, te sentir coupable d’avoir pu jouir d’un certain luxe malgré tout, au détriment de ces gens. Tu tombes dans ce petit cercle vicieux ou tu rumines et te tortures l’esprit, pour rien, et tu sombre, doucement et dangereusement, dans cette spirale infernale de tristesse.

JOUR 9 : La situation devient de plus en plus critique, tu as merdé. Tu as dépensé ton argent sans même penser à comment ce serait plus tard, y réfléchir. Tu savais tellement pas quoi penser de cette situation que t’es resté dans ta bulle, presque comme si tu attendais encore que quelqu’un te réveille d’un rêve. Il ne te reste quasi plus un rond, et il t’en faut, et urgemment, il y a encore quelques jours tu “vivais”, maintenant, il te faut survivre. Alors tu te mets en quête d’un travail, ou toute chose te permettant de te faire un peu d’eddies.

JOUR 27 : Des semaines ont passé, et t’en peux plus. Tu fais des jobs de merde, prend des risques inutiles pour l’intérêt de gens qui n’en ont strictement rien à foutre de toi, eux non plus. Tu vis toujours dehors, t’as à peine de quoi manger et boire, t’as froid, tu pues, tu maigris… T’en peux plus de vivre dans cette putain de merde, t’en peux plus de ces putains de gens, t’en peux plus d’être un putain de fantôme. Pourquoi ? Qu’est-ce que t’as fait pour mériter tout ça ? T’es destiné à vivre comme ça pour toujours ? Solveig te manque… Solveig… putain mais pourquoi elle t’a toujours pas trouvé ? Elle fout quoi ? Elle te cherche déjà ? Pff… elle était sans doute dans le coup elle aussi. Putain de merde. T’as la rage. Une rancœur se développe petit à petit en toi, envers ta famille, envers tout le monde autour de toi, envers Solveig… Mais tu ne peux pas laisser tomber. Pas maintenant. T’es bien déterminé à survivre et prouver à tout le monde qui tu es.

JOUR 46 : Rien ne s’est passé comme tu l’espérais, tu stagnes. Pire, tu t’enfonces encore plus. Tu prends de plus en plus de gros risques, n’ayant en fait rien à perdre, t’es prêt à tout pour bien manger, bien dormir, revivre. Mais tu ne fais qu’échouer. Tu finis par sortir de tes missions blessé, de plus en plus ici aussi. Tu vrilles, t’es plus qu’une boule de rage sur patte. Tu détestes absolument tout, t’as confiance en plus personne, pourquoi faire confiance à cette putain d’humanité de merde ? T’es vraiment prêt à tout pour sortir de là, même s’il faut faire du mal. Mais tu vas pas tarder à sortir de ce merdier. Ou bien t'enfoncer…


Tu fais la mission de trop, tu devais voler quelqu’un sauf que tu t’y prends mal et t’es entouré de personnes qui veulent te faire la peau. T’es dans une belle merde, t’as essayé de te défendre mais futile. Tu te fais bien tabasser, tu penses que c’est la fin pour toi. C’est pas plus mal au final, tu serais libéré de tous ces malheurs. Mais miraculeusement, un petit groupe de quelques personnes butent tes agresseurs, et dans la foulée, te sauvent.

T’es bien amoché, mais t’as survécu mine de rien, tu les remercies. Tu sembles attiré par ce groupe, inconsciemment, en les voyant si bien, sereins, vivants… heureux ? Malgré ta grande méfiance, t’entends bien avec eux, t’apprends qu’ils ont eux aussi en quelque sorte reclus de la société, et ils te comprennent, ils ont un peu tous vécus la même chose. Ils veulent bien te prendre avec eux, et pour la première fois de ta vie, tu te sens accepté, t’as presque envie de lâcher prise, mais tu restes lucide, et surtout méfiant.

Liberté
2056, voilà maintenant plus d’un an que tu fais partie du groupe. Ça a été dur de s’intégrer, tant par ta surdité que par ton manque de confiance, mais avec le temps, tu as su te faire une très bonne place parmi eux. C’est pas un groupe joyeux, et ça fait pas de choses très légales, mais ça te dérange pas plus, ça… te plait bien. Tu trempes dans tout : vol, drogue, bagarres, guerres de gang… t’es quelqu’un de nouveau. Un homme, un vrai. Tu déteste toujours autant ta putain de famille, tu rêverais bien passer chez eux leur faire un petit coucou, pacifiquement bien sur… mais t’as jamais vraiment sauté le pas parce que tu sais évidemment que ça se passerais pas très bien, tu sais pas ce que tu ferais en les voyant, et tu penses pas à des choses très positives. Quand tu penses à BioTechnica, une seule chose te passe par la tête : l’éradiquer. Ce qu’elle a osée te faire… la façon dont elle t’a traitée… cette putain de corpo de merde ne mérite que de disparaitre de la planète, et tu rêverais d’en être la cause. Mais tu sais que t’es qu’un petit grain de sable face à un océan entier.

Tu t’amuses bien avec eux, tu t’es fait de bons potes. Parmi eux y’en a un qui sort du lot, Josh, c’est le plus lucide d’entre vous, le moins agressif et tout ce qui suit, t’étais particulièrement proche de lui au début, c’est lui qui a su te mettre à l’aise et t’intégrer au groupe. Mais avec le temps, vous vous êtes éloignés, lui restant tel qu’il est, toi sombrant petit à petit dans ce gouffre sans fin de l’illégal. Vous êtes toujours très proches, mais c’est plus pareil, vous êtes bien plus en désaccord et vous disputez assez souvent. Mais toi tu le comprends plus vraiment, tu le trouves trop mou, trop laxiste, trop gentil…

Grâce au groupe, tu vis bien, tout ce qui te manquait, maintenant tu l’as. Nourriture, eau, logement… et même une audition ! Un implant auditif. C’est pas de qualité premios, mais ça fait l’affaire, tu peux entendre maintenant, et ça t’a libéré d’un poids. Avant de la récupérer, tu t’es fait un petit surnom : Echo. Ça faisait justement référence à ta surdité, le monde autour de toi sonnant tel un écho, mais tu as préféré garder ce surnom après.

T’as aussi eu droit à ton premier vrai implant (si on ne compte pas ton implant auditif) : des bras de gorille. Idéal pour péter la tronche de tes ennemis. T’avais aussi appris à te défendre au corps à corps, alors avec ça c'est parfait. Niveau armes, tu sais comment ça marche, comment tirer, mais t'es une quiche, tu vises n'importe comment et on te fait peu confiance avec ce genre de choses en main.

Ton premier meurtre t’a fait un choc, t’étais mal pendant les jours qui ont suivis, culpabilisant d’avoir ôté la vie de quelqu’un, mais on t’a soutenu et fait comprendre que c’est comme ça que ça marche. Soit tu tues, soit tu te fais tuer. Maintenant ça te fait plus froid aux yeux, tu butes sans hésitation n’importe quel enfoiré qui se met en travers de ton chemin. Mais t’as toujours un code moral : pas les innocents.

Les femmes… t’as jamais vraiment été à l’aise avec. Ta première fois, tu la dois à ton  groupe, ils t’ont amené dans leur sex-club habituel, ou ils vont assez souvent pour décompresser, et t’as eu droit à un traitement VIP. T’as appris la vie ce jour-là. Depuis, tu baises sur demande. Ça te permet de décompresser, te faire plaisir… mais ça marche jamais vraiment.

Tu fais ton affaire, et tu reviens à la réalité, dans ce monde de merde. Tu te sens heureux mais ce n’est qu’une façade, tu te berce d’illusions. T’es vide au fond. Et pourtant t’as ce que tu voulais, de l’argent, un bon toit, tu manges très bien, t’as un entourage qui t'accepte et en bonus t’as même des meufs quand tu veux. Mais ça a toujours été comme ça depuis 1 an, c’est pas maintenant que ça va changer.

Un beau jour, vous êtes chargés d’une mission assez balaise et qui rapporte gros. Une mission d’assassinat. C’est pas la première fois que vous en faites, ça a failli foirer à de nombreuses reprises, mais vous êtes toujours là et prêts à tout pour de l’argent. Sauf que… celle-là n’est pas pareille. Jusque là, vos assassinats s'arrêtaient aux membres de gang ou à des criminels, mais là, c’est unique. Vous êtes chargés d’assassiner une famille assez riche, dont des enfants. Les raisons sont inconnues, mais elles rapportent plusieurs centaines de milliers d’eddies. Après un long débat, le groupe finit par accepter. Seul Josh étant contre. Toi, Rune, en apprenant la nouvelle, est resté figé pendant un instant. Aucune émotion ne t’a traversé. Ni peine, ni panique, ni colère… juste le vide. Tu as accepté. Et pourtant tu sais que ça va à l’encontre de tes principes. Tu n’as absolument aucune idée de ce qui va advenir, et que les conséquences de cette mission t'emmèneront définitivement dans le plus profond des abysses.


Cauchemar. Destruction. Chute.
Voilà les conséquences de cette mission. Absolument rien ne s’est passé comme prévu.

Tu t’es confronté à Josh, parce que t’étais sur le point de buter un gosse. Il était contre, et il était prêt à te faire face. Il essayait de t’ouvrir les yeux, de te réveiller, mais tu voulais rien entendre. Tu pensais à tout le mal qu’on t’avait fait, et c’est ce qui te poussait à agir. Et lorsque tu tires sur le gosse, c’est Josh que tu touches, il s’est mis devant. Tu comprenais plus rien à la situation, Josh s’est effondré, et t’as commencé à déconnecter. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Josh est mort ? Pour un enfant ? Ça a valu le coup ? Et toi ? Tuer un enfant pour des eddies, ça vaut le coup ? Un innocent ? Un innocent…. Et sous un brin de lucidité, tu vois le gosse se faire buter sous tes yeux par quelqu’un d’autre du groupe.

Déconnexion totale. Toutes les émotions te traversent. Choc. Panique. Détresse. Tristesse. Colère. Rage. Sous un brin de folie, tu t’attaques au meurtrier, et tu le butes. Il s’appelait Morgan. Mais les autres t’ont vu et s’en sont pris à toi.

Ils t'ont tabassé, à mort, et se sont barrés.

Ténèbres
Miraculeusement t’as pu te relever et t’enfuir avant de te faire choper. T’es parti chercher le peu d’argent qu’il te restait, que t’avais intelligemment caché quelque part au cas où. Mais à part ça, tu n’as plus rien. Tu n’es plus rien. Tu nages dans le désespoir. Tu es envahi par la culpabilité, par les regrets. Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi t’as fait tout ça ? C’était pour l’argent ? Ou pour oublier ton passé ? T’es qu’une vieille merde. Personne ne t’aime. D’abord tes parents, Solveig, puis tes amis… Tu n’es qu’un boulet, destiné à faire chier les autres et te faire rejeter. Destiné à être un spectateur.

T’as plus aucune raison de vivre. Plus d’objectifs. Tu enchaines les petits boulots hyper risqués, sans même te soucier de ta propre survie. Tu n’en as plus rien à foutre de mourir. Quelque part, c’est presque comme si tu cherchais volontairement à mourir. Par moment tu as des coups de folie, et tu essaies de te suicider. Mais ça ne marche jamais. Tu n’y arrives jamais. T’es si désespéré. Tu crois presque que c’est la vie qui te condamne à errer, sans avoir le droit de mourir, et souffrir pour toujours


Ça dure des semaines. Et passé 2 mois, à errer un peu partout dans Night City, et surtout dans les Badlands, tu fais la rencontre d’un vieux papi, qui, sans raison apparente, te parle de quitter la ville et repartir de zéro. Au début, il te parait un peu fou, mais il insiste, il te parle même d’un véritable moyen de quitter la ville. Un groupe prévoyait de le faire, il fallait juste un peu d’argent pour y participer, et prier pour que ça marche. Tu es extrêmement méfiant, mais après réflexion tu comptes bien te servir de ce groupe pour t’enfuir de cet enfer et tout oublier.

Après quelques missions, tu t’es fait pas mal, assez pour pouvoir te barrer, et le jour J, vous y allez. C’était très dur, il y a eu des morts… mais toi uniquement comptait. Tu n’avais plus rien dans ta vie, plus rien. L’horizon était ton sauvetage, fuir Night City était le seul moyen de te sauver. Etu tu as réussi.

Renaissance
Les premiers mois suivant ton départ de Night City étaient difficiles, mais tu te disais que ce n'était que le début d'une nouvelle vie. Tu trouvais du réconfort et un soutien constant auprès de ton vieil ami, le sage qui t'avait tout appris sur les voies de la fuite loin de Night City. Ensemble, vous aviez pris vos distances avec le groupe principal pour tracer votre propre route. Ce compagnon devenait ton pilier, t'aidant jour après jour à surmonter tes traumatismes passés et à te reconstruire. Peu à peu, tu t'étais lancé dans le mercenariat, une manière comme une autre de gagner quelques eddies.

Pour marquer ce tournant dans ta vie, tu avais décidé d'adopter une nouvelle identité. Tu laissais derrière toi le nom de Rune pour devenir Elliott Higgins. Ce prénom, suggéré par ton vieil ami et qui t'avait immédiatement séduit, signifiait "Dieu est mon seigneur". Tu l'avais choisi aussi pour sa signification, car l'idée qu'une force supérieure veille sur toi t'aidait à relativiser les épreuves passées et à te projeter vers l'avenir avec plus de sérénité.

Au fil des deux années suivantes, tu avais établi un mode de vie nomade : tu arrivais dans une ville, y restais le temps de quelques mois pour y travailler, amasser un peu d'argent, puis repartais vers de nouveaux horizons. Chaque départ était l'occasion de t'accorder un petit luxe, souvent sous la forme d'un nouvel implant, à condition que tes finances le permettent. Ce rituel marquait la fin d'un chapitre et le début d'un autre, chaque ville te laissant son lot de souvenirs et d'expériences, tissant ainsi la trame de ta nouvelle existence.


Malheureusement, le temps est un adversaire contre lequel même les plus fortes amitiés ne peuvent lutter. Ton vieil ami, ce mentor qui t'avait tant apporté, finit par te quitter, emporté par la vieillesse. Sa disparition te laisse un vide immense, mais aussi une résolution plus forte de poursuivre le chemin qu'il t'a aidé à emprunter.

Les jours passent, les mois, les années, et en 2063, au cours de tes errances, tu fais la rencontre d'un groupe de nomades. Au début, les interactions sont tendues ; ils se méfient des étrangers et les échanges sont souvent houleux. Cependant, en leur offrant ton aide à l'occasion, tu parviens peu à peu à gagner leur confiance. Finalement, ils t'invitent à les rejoindre. Ce groupe n'est pas comme les autres : spécialisés dans la technologie, ils n'hésitent pas à s'aventurer en ville pour conclure des affaires, que ce soit par le biais de marchandages, de contrats, ou même de vols. Bien qu'ils forment une communauté soudée, ils restent très exclusifs, et il te faut du temps et de la persévérance pour te faire accepter.

Ton inclusion dans le groupe de nomades ne se fait pas sans problèmes. Au début, chaque interaction est teintée de méfiance, les nomades hésitant à accueillir un étranger dans leurs rangs. Cependant, tu ne te laisses pas décourager. En proposant ton aide spontanément et en mettant tes compétences au service du groupe, tu commences lentement à gagner leur estime. Chaque mission réussie grâce à ton intervention et chaque problème résolu par ton ingéniosité t'aident à tisser des liens plus solides avec eux. Peu à peu, tu apprends à vivre selon leurs coutumes, à te mouvoir avec eux tout en conservant ton essence. Cette intégration est un parcours semé d'embûches, nécessitant patience et persévérance, mais au fil du temps, tu te forges une place au sein du groupe, devenant un membre respecté et apprécié.

Un jour, lors d'un contrat conclu avec un fixer réputé d'une ville pour un approvisionnement en technologies, toi et ton groupe faites la rencontre d’une personne qui vient d’une ville particulièrement familière pour toi.
L'accord avec le fixer réputé était censé être juste une autre transaction, un moyen de subsistance dans ce monde imprévisible. Mais lorsque tu rencontres Zola Shepard, le passé que tu as tant lutté pour oublier te revient en plein visage. Zola, avec ses racines profondes à Night City et son aura qui semble incarner tout ce que tu as laissé derrière toi, éveille en toi un tumulte d'émotions. Vous discutez, et chaque mot de Zola, chaque allusion à la ville que tu as fui, ravive des souvenirs enfouis. Tu te retrouves à questionner non seulement ton départ de Night City mais aussi la vie que tu as construite depuis. Cette rencontre te fait réaliser que, malgré les kilomètres et les années, on ne fuit jamais vraiment son passé.

Quelques années plus tard, NetWatch approche votre groupe avec une offre de contrat, la réaction est instantanément polarisée. Pour certains, c'est l'opportunité de travailler avec le summum de la technologie en matière de netrunning, une chance de faire un bond en avant dans un monde où l'avancée technologique est synonyme de survie. Pour d'autres, c'est une trahison, un abandon des idéaux nomades pour lesquels vous avez tous vécu si longtemps. Au cœur de ce dilemme, tu te sens déchiré. Travailler avec NetWatch te promet une évolution personnelle et professionnelle sans précédent, mais à quel prix ? La confiance et les liens tissés au sein de ton groupe sont-ils monnayables ? Tu oscilles entre la loyauté envers tes compagnons et la soif de progresser dans ton art


Avec le temps, sous l'influence et avec l'aide de NetWatch, tu deviens un expert du cyberespace. Et les implants de pointe qu'ils te fournissent te propulsent à un autre niveau de compétences. Mais cette ascension personnelle se fait dans le contexte d'un groupe qui s'effrite de l'intérieur. Les tensions, les désertions, les trahisons transforment le groupe en une coquille fragile, prête à imploser à la moindre étincelle. Et cette étincelle survient lors d'une mission qui tourne au désastre. La cohésion rompt, les conflits éclatent, et des frères d'armes se retournent les uns contre les autres. Face à cette débâcle, tu choisis l'unique voie qui te semble juste : la fuite. Abandonner les nomades et NetWatch. Refuser de te laisser consumer par les luttes internes et les jeux de pouvoir.

Cavale
Dans ta situation actuelle, privé de l'équipement nécessaire pour accéder au cyberespace, tu dois te reposer sur les compétences de netrunning que tu possèdes déjà. Sans la possibilité de plonger dans les profondeurs virtuelles, tu appliques ton savoir-faire de manière plus limitée et prudente dans le monde réel. Tu exploites les réseaux accessibles et les systèmes périphériques pour te maintenir à flot, évitant soigneusement de te faire repérer par NetWatch.

Ta vie se transforme en un jeu d'équilibriste, jonglant entre la nécessité de rester connecté, même superficiellement, et la prudence extrême pour ne pas attirer l'attention sur toi. Chaque action dans le réseau est mesurée, chaque intrusion numérique est calculée pour minimiser les risques.

Vivre en marge t'oblige à adopter une discrétion maximale. Tu te fonds dans l'ombre de la société, te déplaçant de lieu en lieu, toujours conscient du danger que représente une potentielle détection par NetWatch. Ta vie se résume désormais à une série de mouvements discrets, à des interactions minimales avec les technologies pour éviter de laisser une trace numérique qui pourrait te trahir.

Cette existence teinte ta perception de la liberté. Ce n'est plus la vaste étendue du cyberespace que tu parcourais autrefois, mais une série de petits espaces, des interstices dans lesquels tu te glisses pour survivre. Chaque jour passé sans être capturé est une petite victoire, un rappel de ton ingéniosité et de ta capacité à naviguer dans ce monde complexe sans les ressources auxquelles tu étais habitué.


2076, tu retournes à Night City. C’est le fruit d'une longue réflexion, un acte mûrement réfléchi malgré les risques. Cette ville, théâtre de tant de souvenirs douloureux et de transformations, ne t'inspire plus les émotions tumultueuses d'autrefois. Les années de survie, d'adaptation et les épreuves traversées t'ont forgé en quelqu'un de nouveau, quelqu'un qui peut affronter son passé avec une certaine sérénité.

L'appréhension est bien là, à l'idée de replonger dans cet environnement hostile, de croiser peut-être des visages du passé. La ville est un labyrinthe de souvenirs, certains accueillants, d'autres menaçants. Tu sais que chaque interaction, chaque connexion est un risque. Tes anciennes habitudes de prudence et de discrétion doivent être redoublées ici. Tu te déplaces dans l'ombre de la ville, évitant les endroits trop familiers, les lieux chargés de souvenirs trop lourds.

Mais il y a aussi cette part de toi, façonnée par les défis, qui voit Night City comme le dernier test, un défi ultime à ta résilience. C'est une opportunité de prouver que tu as véritablement dépassé ton passé, que tu es capable de naviguer dans ce monde sans être consommé par lui. Tu es revenu avec un but, armé d'une nouvelle force intérieure, prêt à affronter ce que la ville a à offrir, tout en gardant une partie de toi à l'écart, insaisissable, libre.

Ce retour est donc un acte de courage, une confrontation avec ton passé dans la recherche d'une paix intérieure, peut-être même d'une forme de rédemption. Night City ne te définit plus, mais elle détient encore des clés de ta compréhension personnelle, des pièces du puzzle de ta vie que tu es venu récupérer.

Maintenant
Deux ans ont passé, et cette ville t'a de nouveau confronté à ses aspects les plus sombres. Tes tentatives de t'établir comme mercenaire se heurtent à la dure réalité de la ville : l'arrogance, la tromperie, et les trahisons semblent être la norme ici. Ces expériences t'amènent à te questionner sur l'avenir de cette ville, voire même du monde entier. Tes convictions, autrefois solides, vacillent face à cette cascade de déceptions. Night City, avec ses ombres et ses dangers constants, alimente ta paranoïa, qui te pousse à une énorme vigilance, surtout à cause de la menace constante de NetWatch.

Tu avais trouvé refuge à Watson, moins exposé de la ville, dans un appartement discret qui te servait et te sert toujours de sanctuaire loin des regards indiscrets. C'était dans ce contexte que tu commençais à chercher Zola, une personne que tu avais rencontrée il y a plus de treize ans et qui, tu le savais, vivait toujours dans cette métropole. Tu aspirais à renouer avec lui, espérant peut-être retrouver un semblant de familiarité ou de normalité dans ce monde qui t'était devenu étranger.

Et il y a quelques semaines, ta quête pour retrouver Zola aboutit enfin, après un long moment. Et, face à l'homme que tu étais devenu, il n’a pas caché son étonnement. Il te trouvait changé, plus mûr et posé, bien différent de l'individu qu'il avait connu autrefois. Votre conversation s'orientait sur de nombreux sujets, tissant un pont entre votre passé commun et le présent complexe. Et c'est au cœur de cette conversation que Zola t’a présenté une opportunité inattendue : un poste de netrunner à l'Atlantis. Poussé par un désir de stabilité et une curiosité pour les nouveaux horizons que cette voie pourrait t'ouvrir, tu as accepté.

Cette rencontre fut un rare moment de connexion humaine dans ton existence de plus en plus isolée. Sa proposition était accueillie avec un mélange d'espoir et de doute. Accepter signifie te placer dans un environnement potentiellement plus exposé, mais aussi saisir l'occasion de trouver un semblant de normalité, voire de communauté. Et ta décision est mûrie par la nécessité de rester en mouvement, de ne pas laisser la paranoïa te paralyser complètement.


C'est un pas en avant dans un monde où tu as souvent l'impression de reculer. Chaque jour est un défi pour concilier ta méfiance avec la nécessité de collaborer, de faire partie d'une équipe. Tes premières semaines sont marquées par une vigilance constante, cherchant à distinguer les véritables intentions derrière chaque personne.

Cette méfiance, toutefois, ne t'empêche pas de reconnaître la valeur de cette nouvelle opportunité. Peut-être que, malgré les ombres qui continuent de te suivre, il y a encore de la place pour un peu de lumière, pour des moments de sincérité et de connexion réelle, même dans une ville comme Night City.