Pas mieux qu’une carpe. Georgia a un sourire triste pour l’hologramme ; lorsqu’elle le réalise. Dans une tragédie certaine, la réalisation s’est dessinée. Ici, dans les airs. Georgia, telle la carpe koï, tournait en rond. Là, dans ce rond-point, à l’arrière de la moto. Là, à Night City. Là, dans son appartement. Là, dans sa vie. A en tituber, à en perdre ses repères, elle est malade, elle est coincée, et la possibilité de s’en sortir, de s’échapper, ne lui apparaît pas. Un mirage, qu’elle semble parfois discerner au loin - avant de s’évanouir. Comme un rêve qui s’effrite au réveil, plus rien n’a de sens. Inlassable, Georgia continue pourtant, avance et marche, pour toujours se retrouver au même endroit. A Night City, dans son appartement, dans ses mauvaises décisions … même sa leucémie a eu une vie plus remplie que la sienne, des hauts des bas, des combats et des défaites.
Pas mieux qu'une carpe. Au moins ces dernières ne se fatiguent pas dans le processus.
Yet, not quite free.
Iels évoquent le mémorial, lourd de souvenirs et d’implications pour les locaux, imagine-t-elle, plus que pour elle, avant de s’éloigner du rond-point. Avant de tout à fait laisser les poissons derrière elleux, Georgia s’inquiète de l’océan et des plages, n’ayant pas eu l’occasion de savoir s’il en restait dans les environs. Dans quel état, aussi. Espère sans trop l’espérer qu’iels pourront s’y rendre - espoir ravivé par le commentaire de Reyes … et un peu brisé ensuite. Bon … Elle espérait quand même qu’iels s’y rendraient, histoire de se faire son propre avis sur le sujet. Georgia voulait juste un morceau de chez elle, une vue dégagée sur l’océan, retrouver le vent salé contre son visage, les embruns dans ce qui lui restait comme cheveux.
Le risque d’être déçue un peu trop grand, Georgia préfère changer de sujet, interroge Reyes et retrouve une réponse familière. Yeah, you’ve mentioned your weed before. I thought you were doing that for … awhile ? Mais sans doute était-ce plus récent que ce qu’elle avait compris. I still won’t try it, tho, précise-t-elle avant qu’iel ne se (re)mette en tête de la faire fumer. Malade un peu trop paniquée à l’idée de faire de mauvais mélanges à cause de ses médicaments, terrifiée à l’idée de saloper sa santé indéfiniment pour quelques heures de répit.

La moto s’arrête devant une fresque, et Georgia ne peut retenir son amusement quand les explications de Reyes ravivent certains souvenirs. La fresque est plutôt jolie - du point de vue de l’orchestre, du ballet avec lequel elle était venue ici, les gangs de Night City sont mignons. La fresque en était un autre exemple. Kinda. We got a brief before coming to Night City. I forgot most of it.

Il y a toujours un certain naturel dans les réponses de Reyes. Un côté pratique, physique, un retour aux sources. Une logique terre-à-terre lorsqu’il est question de mécanique - chaque rouage à sa place, chaque pièce bien identifiée, assignée à un rôle clair, net, précis. Et qui permet également une certaine liberté. Georgia n’y comprendra rien, aux moteurs, mais iel parle de mécanique exactement de la même manière qu’elle parle de musique. Elle y prend des pièces, des notes, des gammes, les glisse sur d’autres partitions, supprime, rajoute des sons, imagine, crée, déconstruit. Pour son dernier amour, sa ferme, pour ses plantes, c’est pareil. Reyes lui offre une autre réponse concrète, tangible, à sa question immatérielle, inquantifiable - iel aimait son travail et ses talents, en était suffisamment fier.e pour le dire, un tout admirable. Thanks for clarifying. Farming’s a rather unique answer to my question ... Do you grow roses ? Question toute trouvée face à la fresque ; iel trouverait facilement des clients pour ce produit-là …
I can tell you what I’ve remembered about the gangs. It’s mostly memory tricks to remember their names. And it’s mostly insulting. Are you … close to one of them ? I - I don’t want to offend you … Ahem ... Maybe it’s just a bad idea ...

Georgia s’en fiche assez, de ne pas paraître fun aux yeux des autres. Elle ne le serait jamais, lorsqu’il était question de sa santé. Sa leucémie était loin d’être fun, les semaines d’errances médicales, les mois de chimio, les factures accumulées n’avaient rien de fun non plus. Elle ne voulait pas y retourner, alors elle faisait attention. Enfin, elle essayait, dans la limite de ce qui était possible au vu des conditions actuelles, et de ce qui lui était disponible.
Au vu de l’absence de son docteur, seule personne en qui Georgia avait confiance à ce sujet.
Peu importait la douleur, ou les promesses de Reyes, elle ne se verrait pas s’écarter de ce qui lui avait été recommandé, de peur de foutre en l’air des semaines d’effort, de rayer la mention en rémission qui lui avait été attribué il y a peu, et auquel elle avait toujours du mal à croire. Elle répond tout de même doucement à Reyes, qui vise assez juste en admettant que ses médicaments suffisaient. Something like that. Georgia n’oubliait pas que c’était grâce à ellui qu’elle avait pu refaire son stock la semaine passée. Il y avait toujours quelque chose de fébrile, dans son état, dans son corps. Rétrospectivement, rien d’insurmontable par rapport aux enfers qu’elle avait traversé. N’était-elle pas en train de faire le tour de la ville à l’arrière d’une moto ? Consciente ?

Ne sait pas non plus si elle est chanceuse, de ne pas avoir retenu grand-chose du brief qui leur avait été fait, des mois plus tôt. C’est juste … que tout son quotidien avait été chamboulé, de bout en bout, de part en part, et que sa survie n’avait plus grand-chose à voir avec ce qu’il se passait sous les fenêtres des autres. Les batailles se sont portées en son sein, bien au chaud sous sa peau. A l’abri des regards.
Même s’il n’y avait plus personne pour regarder.
Hmm … qu’elle hésite, pas certaine qu’il n’y ait de bonne réponse à cette remarque. Les gangs gangrénaient cette ville aussi. Les chances de survie pas bien élevées non plus. Simplement, Georgia n’avait pas eu à s’inquiéter pour eux, quand son propre pronostic vital était engagé. Et elle ne comptait pas croupir à Night City non plus, pour avoir le temps de le faire …

Bien qu’elle appréciait la balade. La fresque la fait sourire ; parce qu’elle avait bien du mal à voir ce genre de tableau représenter une quelconque force de dissuasion, pour un gang ennemi potentiel. Peut-être que c’était justement ça, l’idée. Se faire sous-estimer. Ou apprécier des pauvres locaux.
Face à ses propres démons, ou aux images de gangs, Georgia préfère l’image de Reyes au milieu de plantes. Oh, non, elle n’y connaît rien en plantes - mais elle aurait pu l’écouter en parler pendant un bon moment, avant de décrocher complètement. Pour autant, elle ne comprend pas pourquoi iel se détourne un peu, lae sentant bouger entre ses bras … est-ce qu’elle avait posé la mauvaise question ?
Appréhende une quelconque réaction, et parvient à respirer de nouveau alors qu’iel lui apprend quelques faits sur ces fleurs. Les précieuses. Les fausses qui contentent les Valentinos. Elle sourit à ce détail, même si un autre avait retenu son attention. Did ? … You don’t have them anymore ?  

Et alors qu’iel reprennent la route, Georgia reprend leur conversation au sujet des gangs de la ville.
Conversation qu’elle aurait peut-être dû laisser mourir … car elle s’en mordait déjà les doigts. Peur d’offenser Reyes, de faire une gaffe plus grande qu’elle, de glisser un peu trop proche du ravin qu’était ce sujet dangereux. C’était une mauvaise idée. Très mauvaise. Elle aurait voulu disparaître sous l’embarras, remonter le temps, rien que quelques secondes en avant.
Au moins RR ne pouvait voir son visage. Mais sa réponse finit de sceller ses lèvres. Ce qu’elle en pensait ?
Elle préférait ne pas y penser. Sauf que - c’était désormais la seule chose à laquelle elle pouvait penser. La question est piège, et Georgia ne formulera pas d’hypothèses … pour le moment. Forget it. Please.
C’est sans compter sur l’insistance de Reyes … Au moins ne l’a-t-elle (pas encore) blessé. Alright. You’ve asked. Shit, shit, shit. But lemme provide a bit of context here. For half of my life, I’ve lived in Osaka. That’s where the orchestra comes from. We have one gang. We have the Yakuzas, and that’s it. They’re judges and cops, and … they’re kinda better than the officials. Anyway … Mieux étant relatif, mais leurs méthodes étaient définitivement plus expéditives. Radicales, aussi. Tell a bunch of Japanese there’s a bazillion gangs in one city, and … they’ll laugh. Like, do you guys collect them or something ? Question n’attendant pas forcément de réponse. Certes, les Yakuzas n’étaient pas un groupe si homogène que ça, mais ils avaient au moins la décence de se réunir sous la même bannière. Sous le même code d’honneur.

Georgia profite de l’arrêt momentané de la moto pour changer de position, décroche doucement ses mains de Reyes pour attraper les poignées qu’iel a installé. Pas franchement rassurée. Son attention captée par son bras tendu, puis par un klaxon.
... Am I supposed to know what’s the Glen ? Are we still in the Valentinos’ area ? Elle a perdu le fil des maisons défilant à leurs côtés, partie pendant un moment de l’autre côté de l’océan. Vise enfin un grand V tagué sur un mur. Oh …  
Elle attend néanmoins qu’iels soient reparti.e.s avant de poursuivre. It’s definitely more alive than the Center. Ou plutôt, ça se sentait que les gens habitaient ici, là où d’autres travaillaient dans le centre. C’était moins aseptisé. There’s so many gangs it was hard to take it seriously … and I can’t really get how unstable it must be. I don’t remember who nicknamed what. Valentinos are … Italian Santas. They only work once a year, on February the 14th.

En d’autres circonstances, la fresque aurait pu être admirée pour ce qu’elle était : une œuvre d’art. Malheureusement, elle n’était qu’un rappel, doux et presque délicat, de la présence des Valentinos dans le quartier. En rien cette fresque n’insinuait la peur en Georgia ... Elle n’y connaissait rien, en symboliques Valentinos - mais ne rien y connaître ne l’avait jusque-là pas empêché de juger. Et elle jugeait leurs symboles comme étant particulièrement nazes.
Au moins, ça embellissait le quartier, même si rien ne valait de vraies fleurs. Georgia interroge Reyes sur le destin des roses dont iel lui a parlé. Un bien comme un autre, une valeur justifiant leur vente. I see …
Rire amer, quand elle l’entend continuer - se fourvoyer. Aurait aimé lui dire qu’elle était fauché, mais il y aura toujours une part de fierté qui scellera ses lèvres. Une part de danger ; une part de prudence. Et, pour finir, une part de nostalgie. I don’t think I’ve heard someone use that ‘green thumb’ expression in the last twenty years …  

Leur conversation défile en même temps que le paysage, le danger frôle ses lèvres à mesure qu'iels s'enfoncent dans Heywood. Elle aurait dû se taire, faire plus attention. Trop tard pour reculer, pour faire demi-tour.
La musicienne s'entoure de précautions, divulgue un pan de sa vie à Osaka qui lui rappelle douloureusement ce qu'elle est activement en train de manquer. L'orchestre, son travail, l'insouciance, la sécurité. Coincée ici, même si elle appréciait la balade aujourd’hui. Parler d’Osaka lui rappelait son désir de partir de Night City.
Le feu rouge auquel iels se trouvent lui permet de respirer, d'appréhender la suite. Georgia en profite aussi pour changer de posture - parce qu’elle sait où ses paroles vont la mener, qu’elle a peur de blesser Reyes malgré ce qu’iel en dit, et qu’elle trouverait ça bizarre de le faire en se tenant à ellui de surcroît.
En attendant, elle tente d’enregistrer les faits sur le quartier, les conseils de Reyes. Faire attention à ce qui l’entoure. Noted. Although I wonder if I should actually record our conversation ... Pour sa défense, il y avait beaucoup de choses à retenir, beaucoup de quartiers … un certain nombre de gangs.
Comme les autres, les Valentinos avaient été renommés par l’orchestre - et à cette mention, Georgia retient un peu son souffle, attendant une quelconque réaction de la part de saon chauffeur.se du jour. Se contente d’observer sa veste en espérant que ça passe.

Le ton de Reyes dans le micro semble amusé ; et la tension régnant dans le corps de la malade se dissipa d’un coup. Avant qu’elle ne capte quelques autres détails … Ne sait pas qui est ce Seth, et pour le moment, ça n’a pas d’importance.

Le genou de Georgia se presse un instant contre la jambe de RR. Iel ne lui avait même pas laissé le temps de chercher ou d’émettre des hypothèses concernant ses liens avec l’un des innombrables club vacances, associations, cultes, gangs de la ville. "Oh it’s “we” now ?" Réminiscence de leur précédente conversation. You didn’t even let me have a chance to think about it. But I guess that makes sense … After all, you came with gifts. Un.e vrai.e Santa. Pour la partie Italienne, en revanche, ça restait à voir … Elle ne sait pas trop où iel va avec sa bague. Uh ? What do - ? Comprend enfin ce qu’iel veut dire par là - qu’elle ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac.
Non.
Mais pour les Valentinos, si.  
Well, I can make you a list … Valentinos’s kinda an Italian name, and then there’s all of the stereotypes. Italian mafia ? Well, it’s a gang. The Christian symbols. The sexy flirty type, with the roses. And I wasn’t really sure about the Italian fashion … but your jacket is nice …  

Iels s’immobilisent en bordure de route ; et Georgia prend le temps d’observer le nouveau paysage qui s’offrait à elle. Elle ne peut pas en voir tous les contours, mais l’ambiance autour d’elleux n’est plus exactement la même. Les commentaires affluent presque aussitôt via ses coms, et elle se pose une nouvelle fois la question sur la nécessité d’enregistrer tout ça. Le problème, c’était qu’iels échangeaient trop d’informations parasites entre celles importantes. Ce qui ne l’empêche pas de partager son amusement à la mention des Italiens. Nah, I won’t. Voodoos actually have a pretty decent name. Voodoo dolls, the O.G. dolls … not to be confused with the Mock-up Dolls … or whatever that gang name is. Il y avait une probabilité certaine pour que Reyes finisse par l’abandonner ici, au bord de cette route, et se barre sans un regard en arrière.
En attendant, le sien se perdait quelque part entre deux bâtiments, un millimètre d’océan qui se dévoilait à peine. Are we … going to wander around … ? Malgré son discours de prévention sur cette partie-là de la ville, Georgia ne sait pas vraiment ce qui la surprendrait le plus … qu’iels s’y rendent … ou qu’iels ne s’y rendent pas.

C'est une étrange sensation de finalité qui l'accompagne depuis le début de cette visite de Night City. Après des mois à y (sur)vivre, elle apprend enfin à la connaître. Ville aux multiples facettes, de toutes les spéculations, terrain fertile de nombreuses rumeurs. Des quartiers aux noms colorés, souvent entendus, rarement parcourus. Reyes lève le voile sur une partie de ses mystères, et Georgia s'interroge sur la nécessité d'enregistrer les informations importantes.
Une mauvaise idée qu'elle est priée d'ignorer, iel lui conseillant plutôt de poser ses éventuelles questions de nouveau. OK, I will. Elle lui devait au moins ça. Respecter un si petit détail, face à tout ce qu’iel avait pu lui donner.

Leur conversation évolue sur les disparités entre le surnom donné par l'orchestre, et les Valentinos. Reyes n'avait pas eu besoin de confirmer ses liens avec celui-ci ; son agacement face au manque de logique entre les racines Mexicaines et le surnom Italien suffisait - et amusait Georgia. Comme la plupart des surnoms, il ne reflétait pas toute la réalité. S’était invité au détour d’une énième conversation arrosée, grossissant le trait de certains symboles revendiqués par le groupuscule. Pas de sa faute si certains symboles étaient visiblement plus ancrés dans les traditions Mexicaines qu’Italiennes - la tradition du crime laissait les mêmes sévices partout. Les roses, des plantes très populaires … à une autre époque. La chrétienté, étendard des colonisations. Le mauvais goût - fléau universel.
Elle saisit l'opportunité pour pousser le vice. How do you know I ain't chinese ? S'en ficherait pas mal - faut dire qu’elle n’est pas entièrement japonaise non plus, malgré son apparence ou son nom de famille. Ce sur quoi RR devait probablement la juger. I mean, I've been called worse. To be or not to be, uh ? That's the question, Reymeo. Toujours une part d'amour et de tragédie dans les œuvres Shakespeariennes, toujours une part d'erreur dans les paroles de Georgia. Un jeu de mots qu'elle n'aurait pas tenté, aurait-elle connu la signification de mio en italien. En espagnol.
Finalement pas si différents.

D'un stéréotype classique sur les Italiens, machos et charmeurs, Georgia se retrouve en proie à une question qui la prend de court.
What - ? Qui flirte avec elle ? Personne. Qui doit se retrouver avec les genoux cassés ? Personne. No … ? L'incompréhension a bien du mal à se dissiper. La dernière personne l'ayant approché étant sa leucémie … ça aurait été bien plus simple de la faire fuir de cette manière plutôt qu'avec la chimio. Ne sait pas plus ce que Reyes cherchait en se retournant presque vers elle. Why … why would you do that ?

Heureusement, iels changent de quartier. S'arrêtent en bordure de route pour observer le suivant, de loin, comme l'on observe un animal sauvage. Sauf qu'il ne s'agit pas de ce gang-ci mais des Voodoos, dont le nom suffisamment porteur de sens n'avait été que légèrement altéré par l'orchestre.
Sympathetic ? I don't know about that ... But it's a respectful occult name. As for the Claws … it's … alright, at best. There's football teams with more impressive mascots. Japantown était pourtant le quartier où elle serait a priori le plus en sécurité, même relative. Là où elle pourrait se fondre dans la masse, contrairement aux quartiers où iels se trouvaient présentement. Au milieu des Voodoos, elle ferait tâche dans le décor. Tygers ? “Could-be-Dragons”. Même si le tigre véhiculait une image de prédateur et était légitimement associé à l'Asie - le dragon serait toujours l'icône suprême. Un classique imbattable. Symbole par ailleurs privilégié par les Yakuzas …

Mais l'attention de Georgia n'est pas là-bas. Son regard repose sur la rue au-devant d'elleux, sur la tranquillité de ce coin de Night City - quartier que Reyes lui a conseillé d'éviter.
Pas pour autant qu'iel a décidé de l'éviter, à cet instant. Concentrée sur l’océan se dessinant faiblement entre les bâtiments, Georgia s’interroge sur la suite de leur périple, ne remarquant le changement de position de Reyes que lorsque leurs casques s’entrechoquent, la sortant finalement de ses rêveries. Sa question, en réponse à la sienne, la laissa pensive un moment. Elle n’a pas réussi à déceler un oui ou un non clair dans son ton, ni dans sa posture, tourné.e vers elle. Est-ce qu’elle avait peur ? No. Ses prunelles retournent se balader dans les rues, étudient les maisons. Pourquoi n’avait-elle pas peur ? La réponse ne se trouvait pas là-bas.
Mais à ses côtés.
I don’t think you’d take me somewhere you feel unsafe in, Kahu. Elle reporte son regard vers Reyes, mais les reflets de leurs visières respectives l’empêchent de voir ses expressions. Therefore, no reason to be scared. Plus elle lae regardait, et plus elle se posait une autre question, néanmoins. Est-ce qu’iel avait peur de quoi, de qui que ce soit dans cette foutue ville ? Pas sûr. Après tout, iel avait grandi ici, déambulait dans ces quartiers depuis toujours. Du temps pour connaître, pour explorer, pour comprendre. Pour appréhender les peurs et les surmonter. So, are we going there ? Should we drive to the sunset or the fire ?