Attiré par le silence, il avait profité des premières lueurs du jours pour s'évader. Les rues lui créaient toujours cette même anxiété, celle qui le poussait changer de trottoir dès qu'il se rapprochait d'un petit groupe agglutiné sur le bas coté. Caden gardait son regard bas, il fuyait les problèmes comme il l'avait toujours fait, bien que désormais cette habitude s'accompagnait d'une vraie crainte de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Il n'était pas allé dans ce parc depuis plus d'un an, avant son accident, lors de l'une de ses dernières tournées en temps qu'éboueur. L'endroit lui avait manqué, la vue, les odeurs, les ambiances, on ne trouvait pas ça partout à NightCity, mais ce parc survivait, méticuleusement entretenu par surement quelques passionnés. D'une certaine manière, Caden appartenait à cette catégorie, à peine arrivé dans le parc que ses pieds ne l'avaient pas porté vers un banc mais plutôt en direction d'un parterre de fleurs en début de floraison.

Accroupit face à ce dernier, il trouva un petit sourire en remarquant la rosée du matin encore perlante le long des feuilles. Une part de lui regrettait de ne pas avoir oser revenir plus tôt mais Caden fit l'effort de ne pas trop s'en préoccuper. Il retira plutôt quelques feuilles mortes du banc de fleurs, lent dans ses mouvements, l'ancien agent d'entretien utilisa sa nouvelle main droite. Il s'agissait typiquement du genre d'exercice de minutie sur lequel Caden stagnait. Il avait du mal à être précis, à bien jaugé la force à employer, un mouvement fut d'ailleurs un peu trop maladroit, arrachant une feuille en pleine forme en même temps qu'une séchée. "Shit sorry." Jura t'il d'une voix basse en s'adressant à la plante. Tant pis pour la rééducation, il n'avait pas envie d'abimer quoi que ce soit, il immobilisa sa main robotique et s'occupa du reste avec celle encore valide.

Le parterre nettoyé, Caden alla finalement s'installer sur l'un des bancs libres, expirant sa fatigue et son stress avant de poser son regard sur le parc. L'endroit dégageait une certaine beauté, l'aube créant un jeu d'ombres et de lumières entre les immeubles et les arbres. Il n'y avait pas de bruit d'oiseaux mais il y avait un calme propre au blackout, surtout à cette heure de la journée. S'il avait su, Caden se serait pris un thermos de café avant de quitter l'Atlantis, il n'avait pas d'eddies en liquide pour s'acheter quoi que ce soit. Tant pis pour le café, au moins il n'avait pas oublié ses vieux écouteurs. Il sortit ces derniers de sa poche pour les brancher à son vieil Ipod et commença à ce battre avec les nœuds de ses câbles.

Distrait par ce casse tête, Caden ne fit pas trop attention à son environnement, ce ne fut que lorsqu'une silhouette d'ombre s'arrêta à coté de son pied qu'il releva le menton avec un brin de panique. La personne en contrejour, l'ancien éboueur plaça sa main recouverte de Realskin au dessus de ses yeux pour ne pas se faire éblouir. Il prit une seconde à reconnaitre Reyes, transformant ainsi sa monté de stress en un malaise. "Oh... hi." Fit il sans trop trop y réfléchir, ce n'était surement pas la réaction à avoir après plus d'un an sans nouvelles mais Caden avait... paniqué.

Le monde est fait d’ombres.
D’ombre dans sa vision, d’angles morts dans ses Kiroshis, qui n’ont aucun ping et quickhack qui fonctionne, d’un valentino qui lae suit en tout temps, attention humaine - difficilement supportée - mais nécessaire pour que Reyes puisse faire ses tournées avec un minimum d’esprit apaisé.
Iel chipote à ce coin de peau realskin à son coude, qu’iel tire à interval réguliers pendant sa ronde. Parce que le monde a beau être à l’arrêt, la vie continue.
Ses plantes ont besoin d’attention.
Même s’iel a abandonné la maintenance des projecteurs holographiques (le monde a son attention tourné sur un vide plus important), certaines petites choses restent délicates et fragiles et c’est la seule chose qui lui apporte une tranquillité d’esprit, l’espace de quelques respirations.
Reyes est dans sa ronde du reconciliation park, vérifie manuellement les modules des plantes les plus difficiles, et ça lui prend une éternité. Mais il y a la tranquillité de la répétition, sa nuque qui lui fait mal à force de se retourner au moindre bruit, malgré la présence de son garde du corps à quelques pas d’ici. Reyes n’a pas les yeux sur le reste du monde et ça lae détruit à petit feu.
Une fois sa ronde terminé, iel étire ses jambes jusqu’au van.
Mais une figure l’arrête, Reyes mille fois plus prudent, obligé.e de regarder l’univers autour d’ellui, voir les gens pour qui iels sont réellement.
Et Reyes le voit.
Il s’arrête brusquement, son ombre de valentino se cogne même dans son dos et Reyes lui adresse une oeillade noire, mise en garde. L’humeur est toujours à l’orage, depuis le bug. Mais iel ne s’attarde pas sur le manque d’attention de celui qu’iel paie, reporte son regard sombre vers Caden. Iel s’approche en quelques pas (après s’être assuré.e qu’il n’y avait pas de figure inquiétante dans les environs, mais il n’y a que le calme du parc, les quelques gueulades au loin des junkies habituels). Iel arrive jusqu’à Caden, lui cale un coup de pied dans la godasse. L’éboueur a l’air aussi surpris qu’ellui. Sauf que l’agitation n’est que dans le coeur de Reyes, une indicateur de son HUD qui lui confirme qu’iel ne se trompe pas. “What?” Reyes renifle, racaille de son état. “You also thought I was dead?” Rancune, reproche. Iel cherche dans la flopée de ses poches pour ses clopes, les trouve dans sa troisième zone de recherche. Iel s’en sort une, une propose une à Caden. “What happened to you dude?” Iel se laisse tomber sur le banc à côté de Caden, d’un geste de la tête invite son ombre à se tirer à quelques mètres de là.
Une bulle entre elleux.

Le banc le portait, le banc l'empêchait de reculer à ce ton que Reyes lui balança en gage de salutation. Et bien que ce ton était caractéristique de NightCity, cela ne voulait pas dire que Caden y avait été vacciné. Si cela n'avait pas été Reyes, il aurait surement cherché à fuir, mais surtout, il n'aurait jamais été capable de reprendre son calme.

Le regard qui se décala sur les poches que Reyes était en train de fouiller, il ne trouva pas de bonnes réponses à sa question. Non il ne l'avait pas imaginé mort.e, à vrai dire il n'avait rien imaginé du tout. Il n'avait même pas pensé que son absence puisse l'inquiéter.

"No thanks." Répondit il après un petit raclement de gorge lorsque le paquet de clopes lui est proposé. Caden ne fumait pas, mais peut-être devrait il commencer, histoire de plus facilement calmer ses nerfs. Au lieu de ça, l'ancien éboueur n'avait que ses tics pour extérioriser la moindre petite montée de stress. Sa main droite abaissée, Caden commença à faire danser ses doigts dans une geste répétitif. C'était simple, son pouce venait appuyer contre le bout de son index, avant d'appuyer sur le bout de son majeur, puis de son annulaire et enfin auriculaire avant de finalement recommencer avec l'index, cela ainsi de suite, sans même qu'il ne réalise.

Difficile de dire si cela aida, mais voir Reyes s'asseoir lui permit au moins de retirer deux trois scénarios catastrophiques de son esprit. Iel ne semblait pas vouloir lui en caler une, non pas que Caden craignait vraiment Reyes, enfin... si... c'était le cas, mais uniquement car Caden n'était pas assez bête lae sous estimer.

Puis vint la question...

Son regard de retour vers le bas, Caden aperçu son tic nerveux et se força à l'arrêter en fermant le poing. Il n'avait pas envie de répondre à cette question, il n'avait pas envie de parler de lui, il n'avait pas envie de parler de l'accident. Il n'avait juste pas envie de vraiment repenser à tout ça. "I..." Commença t'il avec d'expirer un peu plus longtemps en décalant son attention sur les fleurs devant lui. Il n'allait pas mentir alors il essaya plutôt de dédramatiser. "Do you remember the comemoration day they did last year? The one for the Crystal Palace. The mayor made a speech and... died on the stage and then... well..." Son explication fut interrompu d'un petit rire nerveux. "... the... hum monument collasped and... bad luck... I was under it... so hum... I ended up at the Medcenter for a while... and after that..." Sa phrase mourru dans un soupir et un petit haussement d'épaules signifiant que lui même ne savait pas trop expliquer les raisons de son propre isolement. "I just... had a hard time to... heal I think." Il ne parlait pas de son bras, son bras n'avait été qu'une excuse pour ne pas affronter ses angoisses.

Caden marqua une petite pause, jetant un bref regard à Reyes avant de reporter son attention droit devant lui puis de nouveau sur ses mains qui chipotaient désormais avec le câble de ses écouteurs. "I'm sorry." Glissa t'il avec un peu plus de sérieux. "I didn't mean to... make you think I was dead, I'm sorry for that."

Le gaz du briquet s’échappe, s’enflamme, allume la clope qui pend à son bec.
Reyes range son paquet dans une poche qu’il palpera à nouveau trop de fois la prochaine fois qu’iel cherchera sa dose de nicotine. Faut dire qu’il y a plus important, qu’iel ne pensait pas remettre les griffes sur Caden. Iel avait même regardé la liste des ajoutés au Colombarium, un soir d’ennui, sans trouver le nom de Atkins.
De la, les théories avaient défilés, sans que Reyes ne sache laquelle il préférait.
Mais clairement, il n’avait pas envisagé ce que lui racontait l’éboueur et il haussa les sourcils, échappa un sifflement en même temps qu’un fin filet de fumée. “Shit man.” Reyes ne se perd pas en bad luck, parce que celle-ci frappe de manière indiscernable les habitants de Night City. “Guess you’re lucky you healed at all, hm?” Reyes pokerait bien Caden sous tous les sens, pour voir ce qui avait besoin d’être réparé.
Mais ça veut dire toucher les gens, et ew.
Déjà, il y a l’excuse du banc qui fait qu’iels n’ont pas besoin de se regarder dans les yeux, Reyes qui prétend ne pas se tendre quand iel sent l’attention de Caden sur ellui dans le coin de ses kiroshis. Iel s’intéresse au bout de sa clope qui repose entre ses doigts, attend la suite. “Don’t sweat it dude.” Reyes se penche en avant, les coudes plantés sur les genoux. Ses mains sont sales des liquides chimiques utilisés dans ses plantes ce matin, une matière qui s’écaille sur le realskin sur le dos de ses phalanges. Iel ne le gratte même pas, le regarde comme si la peau était une mue.
“I know I ain’t on your list of people you needed to inform.” Il n’y a pas de reproche, vraiment, plus comme cette surprise qui s’écaille petit à petit. C’est la réalité des choses. Caden était une figure de passage (qu’iel appréciait suffisamment). “I took care of your plants.” Qui sont un peu devenues ses plantes, depuis qu’iel en prend soin. D’un geste du menton, iel désigne le parterre planqué des pâquerettes. “I hope you didn’t let them believe you were dead too long.” Reyes sait le prendre, les nouvelles d’une mort, apprend plus souvent qu’une âme est réellement partie, que revenue.
Mais les plantes sont sensibles, ces choses là.
Elles, elles ont le droit de l’être.

La chance avait toujours semblé instable dans cette ville, aussi fragile que souvent injuste. Malgré les différentes épreuves que Caden avait du surmonter, il ne s'était jamais considéré comme réellement malchanceux. Il lui arrivait de citer cette dernière, mais il ne s'en plaignait pas, cherchant bien plus souvent à voir le positif plutôt que le négatif. Avec un tel état d'esprit, un petit gloussement lui échappa à remarque de Reyes. "You're right... I am." Il n'était pas ironique, très heureux d'être encore en vie, d'avoir eu des gens l'accompagnant ces derniers mois, l'aidant de bien des façons.

A y repenser, Caden avait quitté sa routine misérable à ramasser des ordures uniquement car la vie était venue l'y forcer en le fracassant au sol. Il y avait certes plus doux comme reconversion, mais c'était surement toujours mieux que rien.

Son regard ne se décrochant pas du câble avec lequel il était toujours en train de chipoter, ses doigts se figèrent un instant en entendant le commentaire. Bien sur que Reyes n'était pas sur cette liste, mais ce n'était pas à prendre personnellement. Peu de gens étaient sur cette liste, car Caden estimait que peu de gens étaient vraiment intéressés par ce qui pouvait bien lui arriver. Pensif à tout ceci, l'ancien agent d'entretien n'arriva pas à trouver les bons mots à temps, son attention se tournant vers ses plantes à la mention de ces dernières. "Thank you." Sourit il doucement avant de se concentrer sur le parterre désigné. "I'm late." Avoua t'il sans en être fier, d'une certaine façon il les avait abandonné, chose dont il avait conscience. Il n'avait pas pris soin de les entretenir, tout comme il n'avait pas pris le soin d'entretenir la plupart de ses relations. "I'm glad they had you. And they're more your plants than mine now."

Toujours un peu pensif par rapport à ce que Reyes avait pointé juste avant, Caden hésita deux petites secondes de plus avant de s'oser à demander. "Do you wish to be on the list ? To be inform I mean... if something else happens. You don't have to say yes to please me of course. I- I was just wondering if... I don't know... I don't want to bother you with my possible troubles but... if it's something you prefer, I can text you or ask my parents to do it or I don't know- I'm sorry, it's maybe stupid." Sa propre estime de lui même au raz des pâquerettes, Caden était mal à l'aise à l'idée de s'imposer dans la vie d'autrui, et c'était bien pour cette raison qu'il offrait autant de portes de sorties à Reyes si jamais iel souhaitait les utiliser.

“I'm glad they had you. And they're more your plants than mine now. - Yupp.” Le P claque, aussi fort que la réponse a été rapide. Reyes n’a pas la prétention de s’approprier beaucoup de choses, dans cette ville de voleurs. Mais les plantes, et tout ce qui se rapproche des cellules végétales passent plus rapidement sous sa protection que n’importe quelle âme vivante. C’est la seule chose qu’iel fait passer avant sa propre vie, parce que justement, c’est sa raison de vivre. Ce qui lui a donné un sens à sa vie.
Iel ne songe pas que c’est relativement triste de constater qu’il n’y a personne envers qui iel accorde cette même considération.
Les gens blessent, font des coups de putes.
Pas les plantes.
Jamais.
Elles seraient bien incapable de se faire passer pour morte sans offrir de nouvelle à Reyes, par exemple. Elles seraient bien incapable de blesser ses sentiments, de se moquer d’ellui, de le traiter de dégoutant, de répulsif, de freak.
Des mots tendres.
Ses yeux restent fixés sur le bout de cendres de sa clope, zoom sur les braises, passe sa vision sur l’ensemble du parc, s’assure qu’il n’y a pas une attention désagréable, ping sans que ça ne soit un succès. Iel se renfrogne un peu, mais Reyes est un éternel insatisfait.
Qui l’est, dans la crasse et la misère de Night City?
La voix de Caden le tire de son étude de l’environnement, se reconcentre sur son ami sa connaissance, manque de perdre le fil, se frotte le coin des kiroshis du dos de la main. Puis y a un sourire un peu con sur ses lèvres. “Jeez choom, what are you trying to do ? Have me subscribing to your newsletter?” Petite rire, de celleux qui se prétendent insensible.
Mais dans le fond, Reyes comprend chaque virgule sur laquelle a buté Caden. Parce qu’iel aurait été comme l’éboueur, s’iel avait pas été foutu de ravaler ses émotions, de les oublier dans un endroit où elles se froissent et rapetississent sur elles-mêmes, jusqu’à ne devenir qu’une pilule noire, toujours un peu plus difficile à avaler.  “But yeah.” Les cendres sont tapées, tombent entre ses pieds. “Don’t be a fucking stranger. I mean, it’s insulting.” Coup d'œil vers Caden. “You’re lucky I’m used to it, being called names ‘n stuff.” Faut dire que c’est pas la politesse qui étouffe les rues, ces jours-ci.
Reyes le prendrait même pas mal.
Il en faut beaucoup pour le blesser.
Enfin une putain de carapace sur les épaules.

Un sourire lui vint, parce que si Reyes en riait, mieux fallait il qu'il en fasse de même. Mais la vérité était que sa poitrine était serrée, sa main de plus en plus moite. Caden n'aima pas vraiment la façon dont Reyes avait tourné les choses, cela sonnait comme si égocentré, si éloigné de ce qu'il tentait de transmettre. Incapable de lae suivre dans ce second degré, Caden se fit violence pour ne pas trop y penser.

Il démêla les fils de ses écouteurs pour se donner un petit objectif qui n'engageait à rien, mais ses gestes se figèrent aux mots de Reyes.
"I don't-" Son regard s'était tourné vers iel alors que les mots avaient eu disparus dans le mouvement. Il hésita, incertain de la bonne approche face à ce genre de propos. Nerveux. "I never meant to insult you Reyes- I- It's not-" Il s'embrouillait dans ses mots alors que sa seule volonté était de dissiper ce qu'il avait interprété comme un malentendu. "I'm sorry." Finit il par appuyer, son regard bloqué vers les iris de son... il ne savait pas, il ne savait pas quel label donner à Reyes, une connaissance ? Un.e ami.e ? Il ne savait pas, il ne savait jamais quand les liens relationnels étaient assez fort pour franchir ce type de cap. Il n'osait jamais définir une relation en premier.

"I'm not good at reading people... I don't- I don't know... But please- Don't tell me it's okay only because you're... used to be insulted, because I don't want to be a part of those people, I-" Finit il par avouer avant de se couper dans sa propre phrase, réalisant que la panique lui avait accéléré la cadence de ses mots et de son rythme cardiaque. Sa main gauche vint nerveusement serrer son bras en fibre de carbone, alors que son regard lui se réfugia vers le béton de leur banc. "Sorry..." Se reprit il bien plus bas, comme si s'emporter n'était pas une bonne chose. "I'm sorry if I misunderstood you... I thought you..." Caden ne préféra pas terminer sa phrase, convaincu qu'il en avait déjà trop dit.

Une part de lui aurait presque voulu se lever pour s'échapper de cette interaction. Il avait l'impression de faire n'importe quoi, pas foutu de savoir si sa réaction était disproportionnée à cause de son anxiété sociale ou si en fin de compte il s'en sortait.

Reyes comprend pourquoi on l’a écrasé toute sa vie.
Parce qu’iel a envie de le faire avec Caden, créature encore plus faible qu’ellui. Iel a envie de le faire se sentir mal, comme le monde l’a toujours fait se sentir mal, ellui. L’hésitation de Caden a quelque chose d’irritant, de faible et c’est différent de ce que lui éveille Georgie.
La malade a des circonstances atténuantes.
Pour Caden, Reyes est moins sûr.e.
Parce que Reyes a l’impression d’être la mauvaise personne dans l’échange, alors qu’iel ne fait rien de mal. Une part d’ellui sait qu’il y a diverses manière de blesser les autres, Kasmeer arrive à le tordre et le heurter comme personne, comme jamais. Et Reyes revient, en redemande, la supplierait de la tordre et la heurter encore.
Pas sûr.e que Caden ait le même vice que RR.
“It’s okay”, tranche Reyes de manière sèche. “Don’t sweat it.” Mais ça ne l’est pas vraiment, parce que Reyes a vraiment cru que Caden était mort, six pieds sous terre, et qu’intellectuellement, iel peut comprendre que Caden n’était pas en état de prendre contact avec le monde. Iels n’ont jamais été très doués pour ça, elleux deux. Reyes a appris, s’est fait violence, en plus de la violence que le monde lui crachait à la figure.  “You didn’t put a bullet in my skull or anything. I ain’t mad.” Les airs sont naturellement revèches, chez Reyes. Surtout si on lui donne une raison, comme le brosser dans le mauvais sens du poil, ou continuer de le fixer comme Caden le fait. Iel a l’impression d’être dans le viseur de toutes les angoisses de l’éboueur et iel ne voudrait que lui tourner la nuque de force, pour que Caden cesse de lae regarder. “I’m just surprised. That’s it.” Iel plisse les sourcils, espère vraiment que ça sera suffisant pour que Caden arrête ce miasme de conversation dans laquelle iels se sont lancé.