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roadtrip to the moonlight dunes | ft. rhil
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Follow me into the depths of hell, maybe we're already in it and too close to tell
aesthetic :
carte :
the magicianfiles :
4210€$ :
14180pronoms inrp :
[he - him - il] homme cisgenre.métier(s) :
mercenaire de profession, à l'appât du gain des plus gros contrats sur le marché, tu as délesté un peu ce manteau pour être fixer, loyal propriétaire du club l'Atlantis.allégeance(s) :
allégeance sous les insignes de la Snake Nation et des Aldecaldos ; il t'arrive de prendre le thé avec les Tyger Claws quand les couteaux ne sont pas tirés.icône :
pseudo :
tiababylo.pronoms irl :
elle/she/hercrédits :
tiababylo. ∷ disaste(r)eyes (gifs) tw
vulgarités, violence physique,, mention de meurtre
roadtrip to the moonlight dunes
Est-ce que tu es le good guy ou pas? C'est une bonne question qui, selon toi, ne se réponds pas de ta propre bouche. Une partie de ta réponse se définit autant par une partie pessimiste de ton crâne qui veut assumer que non, parce que tu fais des choses horribles sur ton quotidien. Tu déposes des têtes à éliminer, tu donnes de l'argent à des criminels pour les exécuter, tu entretiens des liens étroits avec des client·e·s prêt à payer très cher pour voir quelqu'un disparaître de la surface de Night City. Quiconque d'un peu sain dans cette ville serait capable de dire que tu es l'archétype, par définition, de quelqu'un de mauvais. Mais tu t'accroches à des valeurs qui font penser que tu peux faire balancer la balance.
Tu ne t'attaques pas à des personnes innocentes. Toute personne passant par ton réseau criminel a quelque chose à se reprocher, et tu n'as jamais mis un contrat sur quelqu'un qui te semblait innocent au coeur. Evidemment, tu peux pas empêcher les dommages collatéraux quand tu n'es pas celui qui exécute les contrats, ça arrive, ça fait parti du job. Tu évites, tu essayes au maximum à ce que quiconque travaillant sous ta croupe, évite. Mais ça t'échappe parfois, évidemment, tu n'as pas les yeux partout, ni les mains partout. Tu fais de ton mieux, c'est ce que tu pourrais répondre, pour être quelqu'un de bon. Sauver la veuve et l'orphelin quand tu en as l'occasion, mais apprécie le thrill d'une tuerie de Sixth Street quand l'occasion est sous tes paluches.
Never a good idea. You're better off keeping your question to yourself or to your trusted one. Jamais une bonne idée. Tu t'en sors mieux en gardant tes questions pour toi ou à tes proches de confiance.
Parce que Night City a des oreilles partout, et que les mots volent très vite d'une tête à l'autre, surtout quand il y a des netrunners à tous les coins de rue.
As to your question, I don't know. Et pour ta question, je sais pas.
Inspiration légère, les yeux rivés sur la route, sur l'horizon qui perd en luminosité, la ville derrière vous.
I'd like to think I am, in some part. No contract are made on innocent people, I try avoiding collateral damage as much, I help people when I can, I fight the fucking corps when the opportunity is here. J'aimerai penser que je le suis, quelque part. Aucun contrat n'est fait sur des gens innocents, j'essaye d'éviter les dommages collatéraux, j'aide les gens quand je peux, je travaille contre les corps quand j'en ai l'opportunité.
You love people, deeply. You love, you care, you fight for them until your knuckles are bloody and your soul is crushed.
But- at the core, I might be a bad one, and depending on who you ask, I might be the devil one. I'm a criminal working with criminal and working on organized crime. Doesn't sound like too good when you think of it, does it? Mais- au fond, je pourrais être un mauvais, et dépendant à qui tu demandes, je pourrais être le diable. Je suis un criminel qui travaille avec des criminels et travaillant dans le crime organisé. Ça sonne pas si bon que ça quand tu y penses, non?
Il y a un sourire sur tes lèvres, le genre amusé, le genre réflectif de ce que tu dis, de la question posée. Tu pensais pas tant dévier sur cette simple question qui pourrait être juste un oui ou non.
I can't really answer that for you. You'll have to ask to people to make your own opinion, I suppose. But if it can reassure you, you're not on my hit list so you're fine. And you're a close friend of Ezra, so double fine. Je peux pas vraiment te donner de réponses. Tu vas devoir demander aux autres pour te faire ton propre opinion, je suppose. Mais si ça peut te rassurer, tu n'es pas sur ma hit list donc tu es tranquille. Et tu es un ami proche d'Ezra, donc doublement tranquille.
Un nouveau petit rire échappe tes lèvres, en tout bien tout honneur. Bien sûr que tu ne feras jamais de mal à Rhil, pour toutes les raisons citées au dessus. Tu seras même le premier à payer une dette d'une tête mise sur un contrat.
Sorry, didn't mean to ramble that much. You made me think of it, with that question. Désolé, je pensais pas parler autant. Tu m'as fait réfléchir, avec cette question.
Am I a good guy or not?
La question reste sans réponse pour l'instant, des pistes dans ton crâne, mais tu n'arrives pas à les concrétiser et tu n'arrives pas à te mettre d'accord. Biaisé par ta propre vision de toi-même, ta perspective vis à vis de toi-même. C'est pas facile de mettre des mots sur la réalité, et il est certain que tu n'es clairement pas la personne la plus à même d'y répondre. Pas aujourd'hui en tout cas, peut-être un jour, peut-être quand on t'aura suffisamment rabâché que t'es clairement pas la pire ordure de Night City. Pour l'instant, tu restes au milieu de ta balance, à continuer d'hypothétiser sur le vrai et le faux des deux.
Un nouveau rire vient éclaircir ta voix dans le silence de l'habitacle, uniquement brisé par les ronrons du moteur de la voiture que tu conduis, et les éventuels cailloux qui viennent se glisser sous tes rues. C'est l'avantage des badlands, le silence, l'inconnu à perte de vue, cette multitude de sable que rien ne dérange.
Then no goodies for you, mister Rhil. Too bad. Donc pas de goodies pour toi, monsieur Rhil.
Un nouveau rire, du nez cette fois, parce que tu sais très bien que qu'importe son attitude - sauf s'il commence à t'insulter de tous les noms pour une obscure raison, vous allez vous arrêtez pour récupérer des goodies. C'est en partie aussi pour ça que vous êtes sur ce drôle de road trip qui prends des allures de chemin initiatiques où les questions virevoltent plus fortement que si vous étiez en ville. Comme si le changement de paysage et l'absence d'oreilles indiscrètes permettaient aux langues de se délier plus facilement.
Le sujet dérive sur Orbital Air, sur le coup monstrueux qu'iels ont tous·tes pris, que ce soit Rhil ou Ezra - même si tu penses sincèrement qu'Ezra a pris le grow du blow, et simplement pour qu'Orbital Air ne soit pas capable de se remettre en question. Non pas que tu attendais une réaction différente de la part d'une corporation. Mais presque. Ce n'est pas n'importe laquelle, et tu sais pas, tu espérais peut-être mieux, et certainement, ton coeur voulait mieux pour Ezra, surtout.
You're under watch? Why? T'es sous surveillance? Pourquoi?
Surpris, parce que tu ne t'attendais pas à ce que Rhil le soit. Ça ne fait pas de sens, mais est-ce qu'un jour les corporations ont fait du sens? tu n'en sais rien, tu n'es pas particulièrement sûr. Dans tous les cas, si tu n'as jamais été dans une situation aussi similaire que celle de Rhil, tu peux comprendre le sentiment d'être bloqué à une place et de ne pas pouvoir y bouger, d'être torn entre un endroit ou un autre. Pour ça, il fût un temps où tu y étais. Déchiré entre l'envie de rester auprès des Aldecaldos et l'envie de découvrir la ville et tous ses pêchés, de découvrir ce qu'elle avait de si fascinante. Et tu sais que quand la maladie de la ville te pique un peu trop fort, c'est vers les Badlands que tu te tournes.
Ça arrive moins, depuis quelques années.
And they won't let you go back to space, which is- criminal, from someone who's so hooked on space. Et iels te laisseront pas retourner dans l'espace, ce qui est criminel, pour quelqu'un qui aime autant l'espace.
Tu le sais, tu as vu les effets ravageurs sur Ezra. Au fond, tu comprends pourquoi ils ont l'espace sous lockdown, tu étais là. Tu as vu les effets d'un cyberpsycho au milieu de tout ce merdier, tu as lu les rapports après ce qu'il s'est passé à l'Arcturus. Ils doivent dealer avec ce qu'il y a là haut avant de renvoyer qui que ce soit dans les airs. A la mention d'Ezra, ton regard se pose un instant sur Rhil avant de reprendre ta concentration sur la route. Tu connais assez bien les dunes pour savoir qu'elles peuvent être traitresses et tu ne comptes pas te laisser distraire trop longtemps.
Ezra didn't really get the choice, to handle it or not. And I didn't left him a choice, after finding him back. I refuse to let him die because of that, and I know he miss it. He miss space and all that it entails. But- it wasn't fucking easy, to handle it. It wasn't easy, adjusting to a whole new world and job and loss of something he love. But he did it. Ezra n'a pas eu le choix, de gérer ça ou non. Et je ne lui ai pas laissé le choix non plus, après l'avoir retrouvé. Je refuse de le laisser mourir à cause ça, et je sais que ça lui manque. L'espace lui manque, et tout ce que ça impliqué. Mais- c'était pas putain de facile, de gérer ça. C'était pas facile, de s'ajuster à un tout nouveau monde et un nouveau job et la perte de ce qu'il aime. Mais il l'a fait.
And you're proud of him for that. You're so proud, even though you know he miss it everytime he looks up at the sky.
And I know you'll handle it if something like that happens. Because you gotta keep going on, if not for yourself, for the chance of going back one day. Et je sais que tu arriveras à le gérer si quelque chose comme ça t'arrive. Parce que tu dois continuer, si c'est pas pour toi, pour la chance de pouvoir y retourner un jour.
C'st ce que tu te dis du moins, mais tu as du mal à imaginer la réalité elle-même, ce que ça implique de perdre quelque chose aussi grand. Quand tu te mets à y réfléchir sérieusement, si tu perdais l'Atlantis, tu sais très bien que tu serais dans un désarroi plutôt intense, à ne pas savoir quoi faire ni comment faire. Seulement, tu savais que tu finirais par rebondir, parce que tu avais Ezra, tu avais Ben, tu avais Kasmeer, et que ces gens là n'allaient pas te laisser te morfondre dans un coin, et trouver une solution serait d'autant plus simple à trouver avec elleux.
Mais tu sais que c'est difficile à imaginer tant qu'on est pas sous le feu de la comète. Tout paraît lointain, tout paraît distant. Tout paraît foncièrement terrifiant, même de loin, comme un trou noir dont on sait qu'il va finir par nous emporter un jour ou l'autre. Tu ne le souhaite pas à Rhil, mais vu l'imprévisibilité d'Orbital Air, tu sais qu'il est plus prévoyant de se garder une porte ouverte, quelque part.
As far as politics goes... Shit goes, too. Aussi loin que la politique va... la merde suit, aussi.
C'est un truc que tu as appris très rapidement sur le terrain en tant que fixer. On peut pas éviter la politique, d'une manière ou d'une autre. Elle est toujours là quelque part, que ce soit entre corporations ou entre gangs. Attaquer un gang va forcément avoir des répercussions sur un autre, c'est une question de logique. C'est pareil là haut. Orbital Air s'est cru plus intelligent que tout le monde en empiétant sur une population qui n'avait rien demandé, et maintenant, ils payent les conséquences lourdes de leurs choix.
Take it easy with the black market, it's not a safe place for people who aren't used to it. You'll have more chances by asking the Aldecaldos some help in finding some pieces in the desert, honestly. Vas-y doucement avec le marché noir, c'est pas un endroit safe pour les gens qui n'y sont pas habitués. Tu auras de meilleures chances en demandant de l'aide aux Aldecaldos pour trouver des pièces dans le désert.
Aucune idée de si Reed serait réellement intéressé par cette chasse aux trésors, mais tu partais du principe que ça pourrait leur rapporter des pièces intéressantes à réutiliser pour le camp ou de l'argent, s'iels trouvaient des acheteur·euses intéressant·e·s - ce à quoi tu pouvais contribuer, avec tes contacts dans la haute sphère de Night City. La question qui parvient à tes oreilles te fait humer doucement. Tu ne sais pas, tiens.
The first thing I think of is... you're here, when shit hit the fan. Maybe not physically here, but you show up. You give support, anyway you can. They know they can count on me, and I'll have their back, inside or outside the city. I gave my trust and my loyalty to Reed, a long time ago, and even though I left the camp for the city, I never gave him a reason to distrust it. I show up, I help. La première chose à laquelle je pense c'est.. d'être là, quand la merde commence à tomber. Peut-être pas physiquement, mais tu es là. Tu donnes du soutien, n'importe comment. Iels savent qu'iels peuvent compter sur moi, et que j'ai leurs arrières, à l'intérieur ou à l'extérieur de la ville. J'ai donné ma confiance et ma loyauté à Reed, il y a longtemps, et même si j'ai quitté le camp pour la ville, je n'ai jamais donné de raisons à ce qu'iels ne me fassent plus confiance. Je suis présent, j'aide.
Tu n'avais jamais réfléchi si ta loyauté était suffisante, parce que tu étais toujours parti du principe que de toutes tes allégeances - gang, en tout cas, familial - les Aldecaldos passeraient devant qu'importe le choix à faire.
It's a family, you know. You fight sometime, you don't always get along, but in the end : you're always here for each other, for good or for bad. C'est une famille, tu sais. Tu te bats des fois, tu n'es pas toujours d'accord, mais à la fin : tu es toujours là l'un pour l'autre, pour le bon comme le mauvais.
C'est ta famille. Même si tu n'es pas là à tous les rendez-vous familiaux, mais c'est ta famille. Reed t'a recueilli quand t'étais un orphelin sauvage prêt à mordre n'importe qui, il a veillé sur toi, et t'as endurci pour le monde dans lequel tu vis. Si certains stigmates peinent à partir, tu sais qu'ultimement, tu auras toujours un immense respect pour lui, et surtout, tu auras toujours confiance en lui. Pour te recueillir ou pour te filer un coup de main si tu as besoin. Et il en sera toujours de même pour l'inverse.
Unless you do something very very wrong, there is a high chance they'll always take you back. Once an Aldecaldo, always an Aldecaldo. A moins que tu fasses quelque chose de vraiment vraiment à chier, il y a une grande chance pour qu'iels te reprennent quand même. Un jour un Aldecaldo, toujours un Aldecaldo.
En tout cas, c'était comme ça que tu le voyais, alors que la route continuait doucement, votre chemin légèrement arrêté par quelques dunes un peu plus hautes, un peu plus rocailleuses. La nouvelle remarque de Rhil t'attira un léger sourire et tu accéléras juste un peu pour arriver au-dessus d'une petite falaise d'où la vue était imprenable sur toutes les Badlands, sur les étoiles au-dessus de vous.
This planet is beautiful. As fucked up as she is, she's beautiful. Cette planète est magnifique. Aussi fuckée soit-elle, elle est superbe.
Soufflé sur le bout des lèvres alors que tu coupes le contact de la voiture, te penchant à l'arrière pour récupérer ton paquet de cigarettes et un briquet.
Tiny pit stop if you would. The sight is great from here, come on. Petit pit stop, si ça te va. La vue est vraiment bien d'ici, viens.
Encouragé d'un mouvement de tête, tu sors et claques ta portière en un seul mouvement avant de rejoindre l'avant de la voiture, t'asseyant sur le capot, cigarette entre les lèvres, la flamme venant éclaircir un instant ton visage. Le briquet rangé dans ta poche, une main en arrière pour te tenir, le regard levé vers les étoiles qui commencent à apparaître doucement en petites tâches dorées.
You ever thought about joining the Aldecaldos back? Tu as déjà pensé à rejoindre les Aldecaldos à nouveau?
La question a commencé à poindre sur tes lèvres quand il a commencé à te questionner à leur sujet, et certaines de ses réponses ont donnés des pistes que tu n'as pas de mal à venir exploiter désormais.
I mean- you're part of the family, even if you left. And they sure could use an engineer like you at their backs. Plus, you said you were bored. Je veux dire- tu fais parti de la famille, même si tu es parti. Et pour sûr, iels pourraient avoir besoin d'un ingénieur comme ça dans leur dos. Plus, tu as dit que tu t'emmerdais.
Une taffe est tirée, longue, laissant la fumée remplir tes poumons avec cette étrange brûlure avant de l'expirer en observant la vue donnant sur les dunes, sur les éoliennes un peu plus loin. Il y a quelque chose de nostalgique dans ce paysage.
And I assume that if you asked me about loyalty, you talked about them. Didn't you? Et j'assume que puisque tu m'as demandé pour la loyauté, tu me demandais à propos d'elleux. N'est-ce pas?
Tu ne t'attaques pas à des personnes innocentes. Toute personne passant par ton réseau criminel a quelque chose à se reprocher, et tu n'as jamais mis un contrat sur quelqu'un qui te semblait innocent au coeur. Evidemment, tu peux pas empêcher les dommages collatéraux quand tu n'es pas celui qui exécute les contrats, ça arrive, ça fait parti du job. Tu évites, tu essayes au maximum à ce que quiconque travaillant sous ta croupe, évite. Mais ça t'échappe parfois, évidemment, tu n'as pas les yeux partout, ni les mains partout. Tu fais de ton mieux, c'est ce que tu pourrais répondre, pour être quelqu'un de bon. Sauver la veuve et l'orphelin quand tu en as l'occasion, mais apprécie le thrill d'une tuerie de Sixth Street quand l'occasion est sous tes paluches.
Parce que Night City a des oreilles partout, et que les mots volent très vite d'une tête à l'autre, surtout quand il y a des netrunners à tous les coins de rue.
Inspiration légère, les yeux rivés sur la route, sur l'horizon qui perd en luminosité, la ville derrière vous.
You love people, deeply. You love, you care, you fight for them until your knuckles are bloody and your soul is crushed.
Il y a un sourire sur tes lèvres, le genre amusé, le genre réflectif de ce que tu dis, de la question posée. Tu pensais pas tant dévier sur cette simple question qui pourrait être juste un oui ou non.
Un nouveau petit rire échappe tes lèvres, en tout bien tout honneur. Bien sûr que tu ne feras jamais de mal à Rhil, pour toutes les raisons citées au dessus. Tu seras même le premier à payer une dette d'une tête mise sur un contrat.
Am I a good guy or not?
La question reste sans réponse pour l'instant, des pistes dans ton crâne, mais tu n'arrives pas à les concrétiser et tu n'arrives pas à te mettre d'accord. Biaisé par ta propre vision de toi-même, ta perspective vis à vis de toi-même. C'est pas facile de mettre des mots sur la réalité, et il est certain que tu n'es clairement pas la personne la plus à même d'y répondre. Pas aujourd'hui en tout cas, peut-être un jour, peut-être quand on t'aura suffisamment rabâché que t'es clairement pas la pire ordure de Night City. Pour l'instant, tu restes au milieu de ta balance, à continuer d'hypothétiser sur le vrai et le faux des deux.
Un nouveau rire vient éclaircir ta voix dans le silence de l'habitacle, uniquement brisé par les ronrons du moteur de la voiture que tu conduis, et les éventuels cailloux qui viennent se glisser sous tes rues. C'est l'avantage des badlands, le silence, l'inconnu à perte de vue, cette multitude de sable que rien ne dérange.
Un nouveau rire, du nez cette fois, parce que tu sais très bien que qu'importe son attitude - sauf s'il commence à t'insulter de tous les noms pour une obscure raison, vous allez vous arrêtez pour récupérer des goodies. C'est en partie aussi pour ça que vous êtes sur ce drôle de road trip qui prends des allures de chemin initiatiques où les questions virevoltent plus fortement que si vous étiez en ville. Comme si le changement de paysage et l'absence d'oreilles indiscrètes permettaient aux langues de se délier plus facilement.
Le sujet dérive sur Orbital Air, sur le coup monstrueux qu'iels ont tous·tes pris, que ce soit Rhil ou Ezra - même si tu penses sincèrement qu'Ezra a pris le grow du blow, et simplement pour qu'Orbital Air ne soit pas capable de se remettre en question. Non pas que tu attendais une réaction différente de la part d'une corporation. Mais presque. Ce n'est pas n'importe laquelle, et tu sais pas, tu espérais peut-être mieux, et certainement, ton coeur voulait mieux pour Ezra, surtout.
Surpris, parce que tu ne t'attendais pas à ce que Rhil le soit. Ça ne fait pas de sens, mais est-ce qu'un jour les corporations ont fait du sens? tu n'en sais rien, tu n'es pas particulièrement sûr. Dans tous les cas, si tu n'as jamais été dans une situation aussi similaire que celle de Rhil, tu peux comprendre le sentiment d'être bloqué à une place et de ne pas pouvoir y bouger, d'être torn entre un endroit ou un autre. Pour ça, il fût un temps où tu y étais. Déchiré entre l'envie de rester auprès des Aldecaldos et l'envie de découvrir la ville et tous ses pêchés, de découvrir ce qu'elle avait de si fascinante. Et tu sais que quand la maladie de la ville te pique un peu trop fort, c'est vers les Badlands que tu te tournes.
Ça arrive moins, depuis quelques années.
Tu le sais, tu as vu les effets ravageurs sur Ezra. Au fond, tu comprends pourquoi ils ont l'espace sous lockdown, tu étais là. Tu as vu les effets d'un cyberpsycho au milieu de tout ce merdier, tu as lu les rapports après ce qu'il s'est passé à l'Arcturus. Ils doivent dealer avec ce qu'il y a là haut avant de renvoyer qui que ce soit dans les airs. A la mention d'Ezra, ton regard se pose un instant sur Rhil avant de reprendre ta concentration sur la route. Tu connais assez bien les dunes pour savoir qu'elles peuvent être traitresses et tu ne comptes pas te laisser distraire trop longtemps.
And you're proud of him for that. You're so proud, even though you know he miss it everytime he looks up at the sky.
C'st ce que tu te dis du moins, mais tu as du mal à imaginer la réalité elle-même, ce que ça implique de perdre quelque chose aussi grand. Quand tu te mets à y réfléchir sérieusement, si tu perdais l'Atlantis, tu sais très bien que tu serais dans un désarroi plutôt intense, à ne pas savoir quoi faire ni comment faire. Seulement, tu savais que tu finirais par rebondir, parce que tu avais Ezra, tu avais Ben, tu avais Kasmeer, et que ces gens là n'allaient pas te laisser te morfondre dans un coin, et trouver une solution serait d'autant plus simple à trouver avec elleux.
Mais tu sais que c'est difficile à imaginer tant qu'on est pas sous le feu de la comète. Tout paraît lointain, tout paraît distant. Tout paraît foncièrement terrifiant, même de loin, comme un trou noir dont on sait qu'il va finir par nous emporter un jour ou l'autre. Tu ne le souhaite pas à Rhil, mais vu l'imprévisibilité d'Orbital Air, tu sais qu'il est plus prévoyant de se garder une porte ouverte, quelque part.
C'est un truc que tu as appris très rapidement sur le terrain en tant que fixer. On peut pas éviter la politique, d'une manière ou d'une autre. Elle est toujours là quelque part, que ce soit entre corporations ou entre gangs. Attaquer un gang va forcément avoir des répercussions sur un autre, c'est une question de logique. C'est pareil là haut. Orbital Air s'est cru plus intelligent que tout le monde en empiétant sur une population qui n'avait rien demandé, et maintenant, ils payent les conséquences lourdes de leurs choix.
Aucune idée de si Reed serait réellement intéressé par cette chasse aux trésors, mais tu partais du principe que ça pourrait leur rapporter des pièces intéressantes à réutiliser pour le camp ou de l'argent, s'iels trouvaient des acheteur·euses intéressant·e·s - ce à quoi tu pouvais contribuer, avec tes contacts dans la haute sphère de Night City. La question qui parvient à tes oreilles te fait humer doucement. Tu ne sais pas, tiens.
Tu n'avais jamais réfléchi si ta loyauté était suffisante, parce que tu étais toujours parti du principe que de toutes tes allégeances - gang, en tout cas, familial - les Aldecaldos passeraient devant qu'importe le choix à faire.
C'est ta famille. Même si tu n'es pas là à tous les rendez-vous familiaux, mais c'est ta famille. Reed t'a recueilli quand t'étais un orphelin sauvage prêt à mordre n'importe qui, il a veillé sur toi, et t'as endurci pour le monde dans lequel tu vis. Si certains stigmates peinent à partir, tu sais qu'ultimement, tu auras toujours un immense respect pour lui, et surtout, tu auras toujours confiance en lui. Pour te recueillir ou pour te filer un coup de main si tu as besoin. Et il en sera toujours de même pour l'inverse.
En tout cas, c'était comme ça que tu le voyais, alors que la route continuait doucement, votre chemin légèrement arrêté par quelques dunes un peu plus hautes, un peu plus rocailleuses. La nouvelle remarque de Rhil t'attira un léger sourire et tu accéléras juste un peu pour arriver au-dessus d'une petite falaise d'où la vue était imprenable sur toutes les Badlands, sur les étoiles au-dessus de vous.
Soufflé sur le bout des lèvres alors que tu coupes le contact de la voiture, te penchant à l'arrière pour récupérer ton paquet de cigarettes et un briquet.
Encouragé d'un mouvement de tête, tu sors et claques ta portière en un seul mouvement avant de rejoindre l'avant de la voiture, t'asseyant sur le capot, cigarette entre les lèvres, la flamme venant éclaircir un instant ton visage. Le briquet rangé dans ta poche, une main en arrière pour te tenir, le regard levé vers les étoiles qui commencent à apparaître doucement en petites tâches dorées.
La question a commencé à poindre sur tes lèvres quand il a commencé à te questionner à leur sujet, et certaines de ses réponses ont donnés des pistes que tu n'as pas de mal à venir exploiter désormais.
Une taffe est tirée, longue, laissant la fumée remplir tes poumons avec cette étrange brûlure avant de l'expirer en observant la vue donnant sur les dunes, sur les éoliennes un peu plus loin. Il y a quelque chose de nostalgique dans ce paysage.
Up the east coast, through the cold wind,
Drove 20 hours by the ocean
Drove 20 hours by the ocean
ft. rhil trasam
07.01.2079
badlands
06:03pm
@tiababylo. | @darlingdekarios & @disaste(r)eyes
Lun 19 Aoû - 1:36
Maybe together we can make our mark in the stars we embark And keep us together as the lights go dark
as above so below
aesthetic :
carte :
the magicianfiles :
680€$ :
2105pronoms inrp :
ilmétier(s) :
ingénieur en aérospatial spécialiste en stations orbitales | fournisseur du Pegaso allégeance(s) :
Orbital Air | Travaille pour les TC | Passif Aldecaldos | Membre de l'Etabli icône :
pseudo :
Goblinpronoms irl :
ellecrédits :
Naly (av+gif), awonaa (sign), ostara (av fiche de liens)Roadtrip to the moonlight dunes
tw
rajouter les différents triggers warnings de votre rp juste ici
Tu t’en tirerais mieux si tu fermais ta gueule et t’étouffais sous les questions inopportunes. Elles l’étrangleraient, les poumons chargés de points d’interrogations comme autant de glaires impossibles à cracher. Tu t’en tirerais mieux . Pour sûr il aurait moins de cicatrice sur le corps, moins de morceaux de métal implantés dans sa chair pour réparer ses erreurs. Plus d’argent sur son compte en banque – une situation plus sûre à Orbital, merde, il serait même encore autorisé à partir en orbite.
Moins de dettes, moins de cicatrices.
Moins de réponses.
Moins de questions.
Il ne considère pas que ça serait « s’en tirer mieux ». Il est tout entier un corps curieux, comme on dit d’un corps gras ou d’un corps céleste. Son organisme brûle les questions comme autant de calories, il est attiré par les questions comme un poisson par l’eau et un voodoo boys par une prise.
« - I know I’m not on your hit list. I’m not important enough to bother driving me in the desert before killing me. » « - Je sais que je ne suis pas sur ta liste. Je ne suis pas assez important pour se faire chier à m’emmener dans le désert avant de me tuer. » Est-ce qu’il est quelqu’un de bien ? Il n’a jamais tué quelqu’un. Il fait du trafic. Il n’est pas membre d’un gang. Il est en partie responsable de la mort de milliers de personnes à bord de deux (2) stations orbitales. Il ment. Il ne lutte ni contre les gangs, ni contre les corporations, ni contre les highriders attaquant sans discrimination, ni contre ceux qui utilisent son espace natal comme un terrain conquis. Il ne supporte pas de détourner les yeux et se mêles de ce qui ne le regarde pas même si ça le met en danger. Il a essayé de sortir des gens des débris, au coude à coude avec Zola. La balance de la morale. Il essaie d’être quelqu’un de bien. Si on aligne les faits, il n’est pas quelqu’un de bien – ni une ordure, mais les lâchetés et le laisser faire ne sont-ils pas pires ? « - You’re trying. » « - Tu essaies. » Est-ce que qu’il parle de lui ou de Zola ? On dirait que qu’il se parle à lui-même, comme si son compagnon n’était pas à 20 cm de lui grand maximum. Ils essaient. Ensembles. Ils limitent la casse, de deux façons dramatiquement différentes. Sa langue contre son palais, Rhil siffle légèrement, reprend plus haut : « - Note for later : I think you’re okay. Too much okay maybe, you ain’t one of my bad ideas. » « - Note pour plus tard: je pense que t’es ok. Peut-être trop, t’es pas l'une de mes mauvaises idées. »
« - My mom is a criminal working with criminals and working on organized crime. » « - Ma mère est une criminelle qui travaille avec des criminels et le crime organisé. » Rhil répète les mots de son compagnon, calquant le rythme des syllabes sur les siennes, son pouce frottant la peau sous l’anneau du doigt voisin. Il semble regarder dehors, l’œil vague comme un couche-tard qui jetterait un coup d’œil vers le ciel. Il lui jette un coup d’œil – vif et leste, acéré. Pas un couche-tard. Quelqu’un qui sait où sont les étoiles sans avoir besoin de les regarder. Il ne compte pas lui dévoiler le cv de ses erreurs, ni toute la vérité – il n’est pas aussi stupide. Assez stupide pour suivre un membre de gang qu’il connaît peu dans le désert – ni plus ni moins. Sa meilleure amie est morte dans des circonstances qu’il ne connaît pas encore – on lui a fait croire qu’elle était morte dans le crash du Crystal Palace, mais il sait que non. Il est un highrider connu pour être un élément instable et incontrôlé avec des plans … sensibles dans le crâne, impliqué dans les deux derniers projets de la corporation, projets ayant subis des attaques terroristes et de l’espionnage industriel. Il travaille sur des plans très personnels dans un laboratoire en sous-sol avec une bande de scientifiques sans surveillance. « - I’m a highrider. » « - Je suis un highrider. »
And they won't let you go back to space, which is- criminal, for someone who's so hooked on space. La petite phrase innocente de Zola se loge dans sa gorge, ganglion gonflé de nausée. Elle se coince là, coupante à chaque fois qu’il avale sa salive. Criminel. Le mot sonne juste et cogne dans sa gorge, à ses tempes, tranche quelque chose dans sa poitrine. Il a toujours cru qu’il pourrait rentrer et maintenant il a l’impression qu’il lui manque quelque chose sur Terre.« - I spent my whole life, trying to get on Earth, but now? » « - J’ai passé ma vie à essayer de venir sur Terre, et maintenant ? » Il arbore un sourire charmeur, l’air de rien. Il sait mentir, manipuler, retourner les situations par les mots – hausser les épaules avec flegme alors qu’il a l’estomac en vrac et des éclats de rasoir en travers de la trachée.
Et il a toujours l’impression que Ezra va entrer dans son bureau. L’impression que ce n’est pas réel, pas définitif. Qu’un matin Ezra, Thalia et lui et d’autres allaient se retrouver dans une salle de réunion à nouveau. Que tout cela n’est que temporaire, une sensation de déjà-vu. Il ne croit pas Zola – il ne serait pas capable d’avoir la même réaction qu’Ezra. Il n’a déjà pas la même réaction qu’Ezra. Pas le même cercle non plus. Mais il croit l’autre homme sur ce qu’à traverser Ezra ; même si ce n’est pas le genre de choses dont les deux petits génies peuvent évoquer avec des mots. Ils ne communiquent rarement avec des mots pour des types avec un tel vocabulaire.
« - Oh, I’m used to it. » « - » Le marché noir. Il s’en tirerait mieux s’il retenait ses questions – mais il a encore quelques atouts cachés dans sa manche. Il adresse un sourire de velours à Zola, son sourire en coin tirant sur sa fossette, l’air du chat qui a mangé un oiseau. Il revend plus de pièces qu’il en achète – celles intéressantes, il les a déjà en main, et il a l’œil. Œil formé à double tranchant : il a repéré les pièces de la station au fur et à mesure qu’elles refaisaient surface sur le marché, en a acquis un certain nombre. Il lutte contre lui-même : acheter celles intéressantes pour ses projets sans les acheter par besoin compulsif de les réunir, de ne pas les laisser à d’autres mains. « - I am not convinced that Reed would be favorable to the idea of being my search dog. » « - Je ne suis pas certain que Reed soit ouvert à l’idée d’être mon chien de chasse. »
Il laisse Zola en arrière, les mains enfouies dans les poches de son blouson et les deux pieds dans la caillasse. Et le ciel étoilé au-dessus de sa tête – rien à perte de vue. Le plus proche de son vertige natal qu’il peut l’être les deux pieds sur Terre. L’impression d’être sur le point de tomber, de n’avoir que la gravité dans les poches. Une sensation de déjà-vu vieille de plusieurs décennies : la première fois qu’il a marché sur la Lune (ou presque). Est-ce que cela vaut le souvenir de Night City en flammes ? Différent paysage, même idée que la nuit où il a retrouvé Ithan en haut d’un immeuble, Watson en proie à l’émeute et l’impression de pouvoir toucher la Lune du bout des doigts. « It’s beautiful from here. » « - C’est si beau d’ici. » La tête en arrière, il expire profondément, dégageant les lames que Zola a coincé dans sa gorge. Son souffle paresse dans les airs, diaphane à contre-jour et Rhil a un sourire, sincère, juvénile, adressé uniquement à l’entièreté des Badlands et de la galaxie. « - We don’t even see the garbage in orbit. » « - On ne voit même pas les poubelles en orbite. »
« - I was never a Aldecaldo. » « - J’ai jamais un Adelcado. » Sa voix porte dans la nuit descendante, mais il tourne le dos à Zola. Les mots de l’autre homme ont eu le temps d’infuser dans son esprit au fil des kilomètres. Problème d’un esprit hyperactif et doté d’une mémoire hypertrophiée sur ce qu’il ne faut pas : il cogite à la façon d’une comptine pour enfant. « - Joining a gang because I’m bored? » « - Rejoindre un gang parce que je m’ennuie ? » Son rire se disperse à la vitesse du son dans le désert, s’égrène comme les étincelles de la cigarette de Zola qui volète dans l’air. Il revient vers lui, plein d’allant, glissant une clope entre ses lèvres avant de l’embraser du pouce. « - I mean, sounds typical of me. » « - Certes, c’est plutôt mon style. »
Est-ce qu’il a déjà pensé à rejoindre les Adecaldos ? Rhil mordille l’intérieur de sa joue malgré sa cigarette. Pas en ces termes, non. Il ne s’est jamais dit : je vais rejoindre un gang. Je vais prendre la moto et conduire jusqu’au camp. Est-ce que je pourrais revenir parmi les Sonorans ? Comme si de rien n’était ?« - I was talking about how you can prove your loyalty while being away from them, yes. » « - Je parlais de comment tu pouvais leur prouver ta loyauté en étant absent, oui. » D’un geste leste il rejoint Zola sur le capot de la voiture, s’appuyant d’une main. Le moteur diffuse sa chaleur le long de ses cuisses, le long de ses jambes, chasse un peu l’air froid qui s’est insinué sous son blouson, distribuant la chaleur de ses fesses à ses lèvres brûlantes de nicotines. Il fume tranquillement un instant, laissant l’air frais et la nicotine se mêler dans sa trachée, relâcher les fonctions défectueuses de son cerveau. Les mots de Zola ressemblent dans son esprit à la fumée qui passe entre sur ses lèvres dans un tourbillon emporté par le vent. You're here, when shit hit the fan. You show up. They can count on you. Il parle de quelqu’un d’autre (lui), et Rhil a l’impression que les mots n’ont pas de prise sur lui. Il ne correspond pas au profil – il le sait, il en a longtemps été fier. D’être insaisissable, indépendant, de partir avant qu’il y ait de la casse dans la poitrine. Il y a une amertume et du sang dans sa bouche, sur le papier de sa cigarette. Il s’est mordu.
« - I thought about them. I thought about the Sonorans. » « - J’ai pensé à eux. J’ai pensé aux Sonorans. » Et il ne parlait pas que de son ex les premières nuits passées en ville, à jouer au flipper entre le studio de Basil et les bras d’inconnus qui l’ont oublié – il parle plutôt de la nostalgie douce-amère à repenser à l’année passée au camp, et au vide que son départ avait laissé dans sa propre cage thoracique. Il avait essayé de comprendre ce qui lui manquait, pourquoi il y repensait sans cesse, pourquoi il était parti aussi, du jour au lendemain. Il n’y avait eu aucune raison rationnelle à se tirer au milieu de la nuit pour aller tenter sa chance en ville. La réalité c’était que c’était les deux faces des mots de Zola : une famille. Il avait eu peur de s’y attacher de ne plus pouvoir partir. Mais comme l’arrière-goût d’un manque, des années après, il y pensait encore. Cela ne s’arrêtait que lorsqu’il était avec Ithan.
Foutu pincement dans sa poitrine.
Penser à eux, mais les rejoindre ? Il n’ose même pas formuler l’idée. Pourquoi faire ? De toute façon, c’est impossible. Il n’était qu’un chien trouvé pour Reed – et il avait prouvé qu’il n’était pas à la hauteur. Qu’il n’était… que ce qu’il s’était arranger pour être de peur d’être déçu. De peur de décevoir. Brûle tes ponts toi-même et personne ne viendra les démolir.« - I envy them. » « - Je les envie. » confesse Rhil, tout doucement. « - I went back to them, a couple of months ago. It’s… it’s what you say, but I have no part in it. » « - Je les ai retrouvé il y a quelques temps. C’est… ce que tu dis, mais je n’y ai pas ma place. » Les jours et les nuits passés en leur compagnie, avant, lui semblaient irréels. Arrivés à quelqu’un d’autre. Et pourtant – le manque et l’envie sont réels. Mais à ses yeux, il n’avait jamais été un Aldecaldo, un Sonoran. Juste un parasite prenant le groupe en stop. Rhil avait été sincèrement surpris de la réaction du groupe – comme s’il les avait trahi, abandonné. Il ne pouvait pas les avoir trahi ou abandonné s’il n’avait jamais été avec eux… hein ? Hein ? Les pensées glissent, dangereuses comme une lame sur sa peau, comme l’adrénaline qu’il recherche si facilement. Forcément, ça l’incite à appuyer où ça fait mal, à faire la bêtise justement. « - I miss what I’ve fucked up. » « - Ce que j’ai foutu en l’air me manque. » Il agite légèrement sa cigarette, repoussant les braises du pouce à la peau déjà à vive d’autres brûlures. Le geste machinal, les mots moins. « - Which is unusual for me. » « - Ce qui n’est pas mon genre. » Foutu pincement. Il a envie de ne pas les décevoir, il a envie…D’effacer le mépris de Reed. D’être utile. D’être à nouveau-là-bas, avec eux.
Moins de dettes, moins de cicatrices.
Moins de réponses.
Moins de questions.
Il ne considère pas que ça serait « s’en tirer mieux ». Il est tout entier un corps curieux, comme on dit d’un corps gras ou d’un corps céleste. Son organisme brûle les questions comme autant de calories, il est attiré par les questions comme un poisson par l’eau et un voodoo boys par une prise.
And they won't let you go back to space, which is- criminal, for someone who's so hooked on space. La petite phrase innocente de Zola se loge dans sa gorge, ganglion gonflé de nausée. Elle se coince là, coupante à chaque fois qu’il avale sa salive. Criminel. Le mot sonne juste et cogne dans sa gorge, à ses tempes, tranche quelque chose dans sa poitrine. Il a toujours cru qu’il pourrait rentrer et maintenant il a l’impression qu’il lui manque quelque chose sur Terre.
Et il a toujours l’impression que Ezra va entrer dans son bureau. L’impression que ce n’est pas réel, pas définitif. Qu’un matin Ezra, Thalia et lui et d’autres allaient se retrouver dans une salle de réunion à nouveau. Que tout cela n’est que temporaire, une sensation de déjà-vu. Il ne croit pas Zola – il ne serait pas capable d’avoir la même réaction qu’Ezra. Il n’a déjà pas la même réaction qu’Ezra. Pas le même cercle non plus. Mais il croit l’autre homme sur ce qu’à traverser Ezra ; même si ce n’est pas le genre de choses dont les deux petits génies peuvent évoquer avec des mots. Ils ne communiquent rarement avec des mots pour des types avec un tel vocabulaire.
Il laisse Zola en arrière, les mains enfouies dans les poches de son blouson et les deux pieds dans la caillasse. Et le ciel étoilé au-dessus de sa tête – rien à perte de vue. Le plus proche de son vertige natal qu’il peut l’être les deux pieds sur Terre. L’impression d’être sur le point de tomber, de n’avoir que la gravité dans les poches. Une sensation de déjà-vu vieille de plusieurs décennies : la première fois qu’il a marché sur la Lune (ou presque). Est-ce que cela vaut le souvenir de Night City en flammes ? Différent paysage, même idée que la nuit où il a retrouvé Ithan en haut d’un immeuble, Watson en proie à l’émeute et l’impression de pouvoir toucher la Lune du bout des doigts.
Est-ce qu’il a déjà pensé à rejoindre les Adecaldos ? Rhil mordille l’intérieur de sa joue malgré sa cigarette. Pas en ces termes, non. Il ne s’est jamais dit : je vais rejoindre un gang. Je vais prendre la moto et conduire jusqu’au camp. Est-ce que je pourrais revenir parmi les Sonorans ? Comme si de rien n’était ?
Foutu pincement dans sa poitrine.
Penser à eux, mais les rejoindre ? Il n’ose même pas formuler l’idée. Pourquoi faire ? De toute façon, c’est impossible. Il n’était qu’un chien trouvé pour Reed – et il avait prouvé qu’il n’était pas à la hauteur. Qu’il n’était… que ce qu’il s’était arranger pour être de peur d’être déçu. De peur de décevoir. Brûle tes ponts toi-même et personne ne viendra les démolir.
Drapetomania
janvier 2078 | fin d'après-midi | Badlands
c. @TIABABYLO | @DISASTE(R)EYES & @DARLINGDEKARIOS
Dim 27 Oct - 19:37
— Dedalus
May the stars I burn light the way
Follow me into the depths of hell, maybe we're already in it and too close to tell
aesthetic :
carte :
the magicianfiles :
4210€$ :
14180pronoms inrp :
[he - him - il] homme cisgenre.métier(s) :
mercenaire de profession, à l'appât du gain des plus gros contrats sur le marché, tu as délesté un peu ce manteau pour être fixer, loyal propriétaire du club l'Atlantis.allégeance(s) :
allégeance sous les insignes de la Snake Nation et des Aldecaldos ; il t'arrive de prendre le thé avec les Tyger Claws quand les couteaux ne sont pas tirés.icône :
pseudo :
tiababylo.pronoms irl :
elle/she/hercrédits :
tiababylo. ∷ disaste(r)eyes (gifs) tw
mention de meurtre, mention de violence sur enfant, alcoolisme, addiction à la drogue, accouchement
roadtrip to the moonlight dunes
Un rire éclate soudainement d'entre tes lèvres. Non, il est vrai que Rhil n'est pas le genre de mec que tu trainerais dans le désert pour disposer de son corps après lui avoir flanqué d'une balle dans le crâne. Parce qu'il ne vire pas dans le réseau criminel duquel tu disposes, et qu'il n'est pas assez "intéressant" pour être le poisson rechercher par d'autres. Non, c'est l'atout des corporatifs de son genre : ils n'intéressent que les autres corporations pour du boulot, pas pour être éliminé.
No, you're not. Maybe you will. It really depends on a lot of factor. But I won't be the one to hold the gun unless you do something to the ones I love or to me. Non, tu ne l'es pas. Peut-être que tu le seras. Ça dépend vraiment de beaucoup de facteurs. Mais je ne serais pas celui à tenir le pistolet, à moins que tu fasses quelque chose aux gens que j'aime ou moi.
Les tiens avant toi, toujours.
Les tiens avant que tu ne penses à toi.
Parce que l'affront qui est fait aux tiens est plus important que ta personne.
Toujours.
And I gotta admit that it's not really my method to bring people here in the desert. Unless I want them to speak. Et je dois avouer que c'est pas vraiment ma méthode que d'amener des gens dans le désert. A moins que je veuille qu'ils parlent.
La menace rôde sous ta langue, réveille ce débat de si tu es une bonne personne ou non. La menace, le danger qui luit dans tes pupilles. Le meurtre ne t'a jamais effrayé, tu n'as jamais eu peur de te salir les mains à aucune occasion. On t'a inculqué la violence dès ton plus jeune âge, pour défendre les tiens, pour te défendre. Tu sais l'utiliser pour les bonnes raisons, et les mauvaises.
But hey, if you stay in the clear, I'll erase the contract from your head, if there's one. Mais hey, si tu restes sage, j'effacerais le contrat sur ta tête, si y'en a un.
Pas difficile d'entrer dans tes bonnes grâces, tant qu'on ne se mets pas en travers de ton chemin. Facile et pourtant complexe, un jeu de confiance qui ne se joue définitivement pas à deux. C'est plus qu'un jeu d'échecs où chaque pion à sa place et où tu n'es pas l'unique participant. Complexe. Fascinant. Un sourire se lorgne sur tes lèvres à ses mots. Tu essayes, tu essayes. Essayer n'est pas toujours suffisant, et pour quelqu'un dont la conscience est marbrée du crime, ce n'est pas si simple.
Sometimes, trying is not enough to make a guy a good one. But maybe I'm just hard on myself, because I would agree on that if it was somebody else we're talking. Parfois, essayer n'est pas assez pour faire d'un gars un bon. Mais peut-être que je suis trop dur envers moi-même, parce que je serais d'accord si on parlait de quelqu'un d'autre.
Preuve en était avec Ezra. Ton amour ne faisait que grandir à chaque fois que tu remarquais les efforts, le fait qu'il essayait de faire au mieux même quand la situation aurait pu le conduire à foncer dans le mur. Il essayait, et c'était assez pour toi. C'était bien assez. Tu ne voulais pas le changer, bien au contraire, parce que tu savais que tu l'aimais comme il était, avec ses défauts et avec ses qualités fascinantes qui le composaient. Beaucoup ne le comprenaient pas, tu ne pouvais pas les blâmer. Ça prenait plus qu'un lunch de dix minutes pour comprendre ce qui se cachait sous la surface.
La nouvelle remarque de Rhil, cependant, te fait arquer un sourcil. Ce n'est pas un sujet que tu pensais être abordé, mais soit. La mention de ta propre mère te faisait te crisper à l'époque où tu vivais encore avec Reed, comme une réaction traumatique. Tu ne dis pas qu'elle n'est plus là, cette réaction, mais tamisée, en suspens, comme un rappel de ce que tu pouvais devenir.
We're talking about our mothers now? On parle de nos mères maintenant?
L'ombre d'un sourire n'est que pour cacher les sombres souvenirs qui se cachent derrière l'image que tu as encore de ta génitrice.
Mine's was violent, a drug addict and alcoholic, couldn't care for her own children for more than the fifteen minutes it took to birth us. La mienne était violente, une droguée et une alcoolique, pouvait pas s'intéresser à ses enfants plus de quinze minutes soit le temps que ça lui a pris de nous mettre au monde.
L'acidité est palpable dans ta voix, un reproche réel à cette génitrice qui t'a laissé le travail de t'occuper de tes plus jeunes sœurs, avec ta jumelle.
Do I look in the miror sometimes and I see more of herself than I would like, and it makes me think I'm a bad guy underlying everything I'm trying to stand up for? Yeah. Est-ce que je me regarde parfois dans le miroir et je vois plus d'elle que je ne l'aimais, et est-ce que ça me fait penser que je suis une ordure sous tout ce que j'essaye de me lever pour? Ouais.
Parfois, dans un mouvement du miroir, tu peux reconnaître ses yeux derrière les tiens, tu peux reconnaître ses cheveux dans la couleur des tiens. Parfois, c'est ton sourire, quand la lame est entre tes doigts, quand le reflet te renvoie le sien.
But I learn that parents doesn't define who we are today. So get that out of your head if you're thinking because she does that job, you're a bad person. Mais j'ai appris très tôt que nos parents ne définissent pas qui nous sommes aujourd'hui. Donc sors toi de la tête l'idée que parce qu'elle dans ce milieu, t'es une mauvaise personne.
Tu pourrais appliquer la réponse à ta propre question, à ta propre réponse, mais c'est toujours plus complexe que juste être dans le monde du crime organisé ou non. Ce n'est pas juste y être, c'est son implication, c'est les valeurs qui sont prônées. Pour autant, tu peux pas te donner le même traitement, la même justesse que tu donnerais à n'importe qui. Tu sais que tu fais des choses pour des causes qui te paraissent nobles, à tes yeux, aux yeux de celleux qui croient en toi, en l'Atlantis, mais ce n'est pas forcément pareil d'une perspective différente.
Pour autant, tu arrives à glisser ta pensée ailleurs, quand il mentionne qu'il est un highrider. Tu aurais pu t'en douter, sans nul doute, à la façon dont il est aussi passionné par son job. Ezra l'est aussi, comme si c'était une sorte de lien tangible qui relie toutes les personnes qui ont un jour foulé l'infini. Un sourire épouse tes lèvres à sa remarque suivante.
And now all you think about is getting up here again, right? It's funny how- what we want changes in course of years, of experience. A dream coming up after the other, after one is done and reached. Et maintenant, tout ce que tu peux penser, c'est remonter là haut à nouveau? C'est marrant comme- ce qu'on veut change au cours des années, de l'expérience. Un rêve qui vient après celui qui a été fini et atteint.
Tu peux pas dire que tu en es là. Ta vie n'a jamais été réellement rythmée par des rêves mais des objectifs. Rêver était un luxe de l'enfant qui regardait les étoiles depuis le haut de la colline des sonorans, espérant pouvoir un jour attraper une étoile du bout des doigts. L'adulte que tu es aujourd'hui rêve d'y retourner, pour sûr, rêve de pouvoir voler pendant quelques jours dans l'espace sans jamais avoir à crainte le retour du temps. En attendant, un rire du nez échappe à la remarque de Rhil.
Yeah, he would gladly put you through the whole descent of the hill than being your search dog. Ouais, il préférerait largement te faire descendre la descente de la colline plutôt qu'être ton chien de chasse.
Cigarette aux lèvres, tu observes sa silhouette quand il se rapproche du bord, cherche sans doute à capter les étoiles qui sont dans le ciel, tout ce monde qu'il cherche à pouvoir toucher du bout du doigt à nouveau. Pas si simple, cette vie clouée au sol, à ne pouvoir retourner là où on veut que sous certaines conditions. Tu l'as vu avec Ezra, à quel point ça a pu presque réussir à le manger. Le sourire reste sur les lèvres, ravi que l'endroit plaise à Rhil, peut-être parce que tu partages un coin où tu as passé plus d'une soirée, sur le capot de ta bagnole, perdu dans des pensées liminales.
You never were? Tu l'as jamais été?
Interloqué, surpris, tu pensais sincèrement que Rhil avait déjà fait parti intégrante du groupe, mais visiblement, tu n'en savais pas autant que tu le pensais. Tu avais au moins ça de ton côté, même si tu n'étais plus qu'un membre honorifique de cette famille que tu considérais encore comme la tienne, tu avais déjà fait parti entièrement de cette famille, de ce gang.
Sure does. But it's not that easy. It's never that easy. C'est clair que oui. Mais c'est pas si simple. C'est jamais si simple.
Entrer, quitter, revenir. Un long processus que tu connais à moitié, parce que tu n'es jamais revenu en tant que membre officiel, parce que tu savais que ta vie était en ville. Ta vie était là bas, entre les tours et les rues crasses, elle était dans le meurtre et le vol, elle était là bas. Tu avais eu besoin de ce temps pour le comprendre. Même si tu savais que si tu devais revenir au désert, tu n'en serais pas dérangé, au contraire. Toi aussi tu pensais aux Sonorans. Toi aussi, tu avais déjà envisagé d'y retourner, il y a de ça des années. Tu avais envisagé l'idée de revenir, de reprendre ta place.
Il y avait eu des nuits, des soirs complets où tu te demandais où est-ce que tu en serais si tu étais resté auprès de Reed et des Sonorans. Est-ce que tu serais un membre comme un autre, sans place précise? Est-ce que tu aurais monté en grade, grimpant jusqu'à prendre une place auprès de Reed? Est-ce que tu serais devenu leur fixer, quand même? Quel aurait été le chemin pris, quelle position prise? La question ne tombait plus si brutalement dans ton crâne, mais elle était parfois là.
Can't say I didn't do the same. I mean- when I left, I needed the independance, I needed to see for myself what was out there in the big city. Je peux pas dire que j'ai pas fait la même chose. Je veux dire- quand j'ai quitté, j'avais besoin de l'indépendance, j'avais besoin de voir par mes propres yeux ce qu'il y avait là bas, dans la grande ville.
Regrets, parfois, dans le trou que ça a laissé dans ta poitrine. La cigarette du bout des doigts, la fumée qui s'échappe de tes lèvres, la cendre qui tombe sur le coin de ta botte.
I'm not a member like I used to be. Honorary sonoran because I was entirely part of them before and because Reed allows it and because I help, in any way I can. Je suis pas un membre comme je l'ai été auparavant. Sonoran honoraire parce que je faisais entièrement parti du groupe avant, et parce que que Reed l'accepte et parce que j'aide, de n'importe quel moyen que je peux.
Mais tu sais que ça ne sera jamais pareil qu'avant, que tu as perdu quelque chose d'incroyable en quittant le camp ce jour là, pour une vie dont tu ne regrettes rien, certes. Mais il y a toujours ce creux dans la poitrine, cette famille qui te manque parce que tu ne peux pas être là comme tu le voudrais, parce que tu n'en fais plus parti, plus entièrement. Mais tu sais qu'ils se portent bien, et tu sais que ta vie est bien comme elle l'est, que tu n'en changerais rien.
Et malgré tout, tu es fier du chemin que tu as parcouru.
Why do you not see yourself be part of it? Pourquoi tu ne te vois pas faire parti de tout ça?
Au fond, tu n'en sais rien toi-même, de si Reed accepterait ou non. Surtout quand les ramifications sont complexes, et que tu ne connais pas l'étendu de la présence de Rhil au sein du camp. Un sourire léger aux lèvres, quand la confession de Rhil atteint tes oreilles, tirant doucement sur la bouffée de ta cigarette.
That unusual? Si inhabituel que ça?
Ton regard tombe sur tes bottes, un instant, le regard relevé vers lui.
I still miss it somedays. A lot less today than when I left and I asked myself if I did the right decision at least twice a week. But it's easier today. Ça me manque toujours parfois. Bien moins aujourd'hui que quand je suis parti, et que je me demandais au moins deux fois par semaine si j'avais pris la bonne décision. Mais c'est plus simple aujourd'hui.
Tu peux les voir, tu peux aller les voir, tu es toujours en contact avec Reed, tu peux avoir ce contact avec tous les sonorans. Tu peux les aider, comme tu peux, quand ils l'acceptent. C'est pas pareil, mais c'est mieux que si tu avais tout perdu en quittant.
Les tiens avant toi, toujours.
Les tiens avant que tu ne penses à toi.
Parce que l'affront qui est fait aux tiens est plus important que ta personne.
Toujours.
La menace rôde sous ta langue, réveille ce débat de si tu es une bonne personne ou non. La menace, le danger qui luit dans tes pupilles. Le meurtre ne t'a jamais effrayé, tu n'as jamais eu peur de te salir les mains à aucune occasion. On t'a inculqué la violence dès ton plus jeune âge, pour défendre les tiens, pour te défendre. Tu sais l'utiliser pour les bonnes raisons, et les mauvaises.
Pas difficile d'entrer dans tes bonnes grâces, tant qu'on ne se mets pas en travers de ton chemin. Facile et pourtant complexe, un jeu de confiance qui ne se joue définitivement pas à deux. C'est plus qu'un jeu d'échecs où chaque pion à sa place et où tu n'es pas l'unique participant. Complexe. Fascinant. Un sourire se lorgne sur tes lèvres à ses mots. Tu essayes, tu essayes. Essayer n'est pas toujours suffisant, et pour quelqu'un dont la conscience est marbrée du crime, ce n'est pas si simple.
Preuve en était avec Ezra. Ton amour ne faisait que grandir à chaque fois que tu remarquais les efforts, le fait qu'il essayait de faire au mieux même quand la situation aurait pu le conduire à foncer dans le mur. Il essayait, et c'était assez pour toi. C'était bien assez. Tu ne voulais pas le changer, bien au contraire, parce que tu savais que tu l'aimais comme il était, avec ses défauts et avec ses qualités fascinantes qui le composaient. Beaucoup ne le comprenaient pas, tu ne pouvais pas les blâmer. Ça prenait plus qu'un lunch de dix minutes pour comprendre ce qui se cachait sous la surface.
La nouvelle remarque de Rhil, cependant, te fait arquer un sourcil. Ce n'est pas un sujet que tu pensais être abordé, mais soit. La mention de ta propre mère te faisait te crisper à l'époque où tu vivais encore avec Reed, comme une réaction traumatique. Tu ne dis pas qu'elle n'est plus là, cette réaction, mais tamisée, en suspens, comme un rappel de ce que tu pouvais devenir.
L'ombre d'un sourire n'est que pour cacher les sombres souvenirs qui se cachent derrière l'image que tu as encore de ta génitrice.
L'acidité est palpable dans ta voix, un reproche réel à cette génitrice qui t'a laissé le travail de t'occuper de tes plus jeunes sœurs, avec ta jumelle.
Parfois, dans un mouvement du miroir, tu peux reconnaître ses yeux derrière les tiens, tu peux reconnaître ses cheveux dans la couleur des tiens. Parfois, c'est ton sourire, quand la lame est entre tes doigts, quand le reflet te renvoie le sien.
Tu pourrais appliquer la réponse à ta propre question, à ta propre réponse, mais c'est toujours plus complexe que juste être dans le monde du crime organisé ou non. Ce n'est pas juste y être, c'est son implication, c'est les valeurs qui sont prônées. Pour autant, tu peux pas te donner le même traitement, la même justesse que tu donnerais à n'importe qui. Tu sais que tu fais des choses pour des causes qui te paraissent nobles, à tes yeux, aux yeux de celleux qui croient en toi, en l'Atlantis, mais ce n'est pas forcément pareil d'une perspective différente.
Pour autant, tu arrives à glisser ta pensée ailleurs, quand il mentionne qu'il est un highrider. Tu aurais pu t'en douter, sans nul doute, à la façon dont il est aussi passionné par son job. Ezra l'est aussi, comme si c'était une sorte de lien tangible qui relie toutes les personnes qui ont un jour foulé l'infini. Un sourire épouse tes lèvres à sa remarque suivante.
Tu peux pas dire que tu en es là. Ta vie n'a jamais été réellement rythmée par des rêves mais des objectifs. Rêver était un luxe de l'enfant qui regardait les étoiles depuis le haut de la colline des sonorans, espérant pouvoir un jour attraper une étoile du bout des doigts. L'adulte que tu es aujourd'hui rêve d'y retourner, pour sûr, rêve de pouvoir voler pendant quelques jours dans l'espace sans jamais avoir à crainte le retour du temps. En attendant, un rire du nez échappe à la remarque de Rhil.
Cigarette aux lèvres, tu observes sa silhouette quand il se rapproche du bord, cherche sans doute à capter les étoiles qui sont dans le ciel, tout ce monde qu'il cherche à pouvoir toucher du bout du doigt à nouveau. Pas si simple, cette vie clouée au sol, à ne pouvoir retourner là où on veut que sous certaines conditions. Tu l'as vu avec Ezra, à quel point ça a pu presque réussir à le manger. Le sourire reste sur les lèvres, ravi que l'endroit plaise à Rhil, peut-être parce que tu partages un coin où tu as passé plus d'une soirée, sur le capot de ta bagnole, perdu dans des pensées liminales.
Interloqué, surpris, tu pensais sincèrement que Rhil avait déjà fait parti intégrante du groupe, mais visiblement, tu n'en savais pas autant que tu le pensais. Tu avais au moins ça de ton côté, même si tu n'étais plus qu'un membre honorifique de cette famille que tu considérais encore comme la tienne, tu avais déjà fait parti entièrement de cette famille, de ce gang.
Entrer, quitter, revenir. Un long processus que tu connais à moitié, parce que tu n'es jamais revenu en tant que membre officiel, parce que tu savais que ta vie était en ville. Ta vie était là bas, entre les tours et les rues crasses, elle était dans le meurtre et le vol, elle était là bas. Tu avais eu besoin de ce temps pour le comprendre. Même si tu savais que si tu devais revenir au désert, tu n'en serais pas dérangé, au contraire. Toi aussi tu pensais aux Sonorans. Toi aussi, tu avais déjà envisagé d'y retourner, il y a de ça des années. Tu avais envisagé l'idée de revenir, de reprendre ta place.
Il y avait eu des nuits, des soirs complets où tu te demandais où est-ce que tu en serais si tu étais resté auprès de Reed et des Sonorans. Est-ce que tu serais un membre comme un autre, sans place précise? Est-ce que tu aurais monté en grade, grimpant jusqu'à prendre une place auprès de Reed? Est-ce que tu serais devenu leur fixer, quand même? Quel aurait été le chemin pris, quelle position prise? La question ne tombait plus si brutalement dans ton crâne, mais elle était parfois là.
Regrets, parfois, dans le trou que ça a laissé dans ta poitrine. La cigarette du bout des doigts, la fumée qui s'échappe de tes lèvres, la cendre qui tombe sur le coin de ta botte.
Mais tu sais que ça ne sera jamais pareil qu'avant, que tu as perdu quelque chose d'incroyable en quittant le camp ce jour là, pour une vie dont tu ne regrettes rien, certes. Mais il y a toujours ce creux dans la poitrine, cette famille qui te manque parce que tu ne peux pas être là comme tu le voudrais, parce que tu n'en fais plus parti, plus entièrement. Mais tu sais qu'ils se portent bien, et tu sais que ta vie est bien comme elle l'est, que tu n'en changerais rien.
Et malgré tout, tu es fier du chemin que tu as parcouru.
Au fond, tu n'en sais rien toi-même, de si Reed accepterait ou non. Surtout quand les ramifications sont complexes, et que tu ne connais pas l'étendu de la présence de Rhil au sein du camp. Un sourire léger aux lèvres, quand la confession de Rhil atteint tes oreilles, tirant doucement sur la bouffée de ta cigarette.
Ton regard tombe sur tes bottes, un instant, le regard relevé vers lui.
Tu peux les voir, tu peux aller les voir, tu es toujours en contact avec Reed, tu peux avoir ce contact avec tous les sonorans. Tu peux les aider, comme tu peux, quand ils l'acceptent. C'est pas pareil, mais c'est mieux que si tu avais tout perdu en quittant.
Up the east coast, through the cold wind,
Drove 20 hours by the ocean
Drove 20 hours by the ocean
ft. rhil trasam
07.01.2079
badlands
06:03pm
@tiababylo. | @darlingdekarios & @disaste(r)eyes
Lun 28 Oct - 23:49
Maybe together we can make our mark in the stars we embark And keep us together as the lights go dark
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