« Je crois que je mets ce monsieur en difficulté. » Que tu réponds très tranquillement alors que tu déposes une nouvelle pierre sur le plateau. Alors que tu peux sentir la main de Zelda se poser sur ton épaule, tu offres un sourire charmant à ton interlocuteur. Tu le vois presque suer à grosse goutte malgré le sourire poli qu’il te renvoie. Tu te demandais bien pourquoi Zelda aimait tellement que ça te traînait dans ces soirées. Tu ne te plaignais pas, même si tu misais surtout ses eddies à elle, elle était assez généreuse pour te donner un petit bonus dessus. Est-ce que c’était une question de pouvoir ? De voir son propre élève qu’elle avait correctement formaté au jeu du go s’occuper des cas de ces gens-là ? Tu ne refusais jamais d’humilier des corpos aussi facilement. Tu étais carrément payé pour le faire. L’autre rajoute sa pierre, tu en déplaces une nouvelle. Tu ne regardes pas celle qui te paie, mais garde toute ton attention sur ton compagnon de jeu qui ne peut s’empêcher de regarder avec une certaine méchanceté Zelda. Tu ne peux t’empêcher d’avoir un rire par le nez. Facile à provoquer en plus de ça. C’était à peine drôle.

« Bien sûr. Laissez-moi encore trois minutes. » Le temps, c’est de l’argent. Autant vous en faire gagner à tous les deux. Tu peux voir que l’homme en face de vous s’étrangle de l’insulte que vous venez de lui faire. La partie continue alors que vous avancez chacun vos pierres. « Hm… Rien de très important. Environ 7 000 eddies chacun. » Pas de quoi en faire tout un plat non plus. Et tu avais assez confiance en toi pour promettre à ta cliente qu’elle repartirait avec le double. Et tu tiens parole. Au bout d’un peu plus de trois minutes, la partie est clôturée. Et tu remportes donc le double de la somme que tu as misée. Tu peux sentir toute l’exaspération de ton adversaire alors que tu reçois le transfert d’argent. Tu fais une légère moue en te relevant en le saluant, mais sans lui accorder plus de ton temps, laissant la place à la prochaine personne qui voudrait faire une nouvelle partie. Un léger coup d’œil à Zelda tandis que tu lui fais son propre transfert d’argent, gardant un petit pourcentage pour toi, comme il était prévu. Tu te positionnes mieux à côté d’elle, les bras dans le dos, un rictus toujours en coin des lèvres. « Monsieur, c’était un plaisir de vous avoir à ma table. »

Ce n’était pas un mensonge. Un plaisir de plumer les gens trop sûrs d’eux et de leur prendre leurs eddies. Tu commences à suivre celle qui te payait pour la nuit. Parfois, vous partiez ensuite dans un endroit intime pour n’être que tous les deux. Pour jouer au go ou pour jouer de vos corps. Mais ce soir, le programme était plutôt de jouer au go puis de l’accompagner un rendez-vous important. Tu avais une très vague idée des deals que Zelda passait, tu ne posais pas de questions, tu ne voyais rien et tu ne disais rien. Chacun ses affaires et tout le monde s’en porterait pour le mieux. « Allons y si vous le voyez très chère. » Et parler comme si tu avais une quelconque éducation alors que tu puais l’enfant des rues te faisait encore plus rire de cette situation absurde. Tu présentes ton bras à Zelda pour qu’elle le prenne et sortir de cet endroit infect par les gens qui le squattait.

Tu ne peux que lever les yeux au ciel quand tu entends Zelda te réprimander comme si tu étais un gosse. Si tu n’avais rien d’étonnant dans le physique, ton caractère lui était détonnant, même dans un tel cercle. Zelda ne te payait pas assez pour faire « trop » semblant pour faire comme si tu étais parmi eux. Tu ne faisais pas beaucoup d’effort de ce côté-là. « Si vous voulez quelqu’un qui fasse mieux, vous avez l’argent pour. Je ne fais pas semblant. » Tu te moques justement avec ce faux ton de quelqu’un qui en sait plus qu’il n’en a l’air. Et surtout, le sous-texte qu’il envoyait à Zelda : ‘Ne me dîtes pas ce que je dois faire avec eux’. Voilà ce que cela voulait dire, tout simplement. Après tout, Zelda l’utilisait, lui, quelqu’un des bas quartiers, pour humilier ceux des hauts quartiers. Cela s’arrêtait là. C’était marrant pour les deux partis. Lea corporate le payait pour jouer les gros bras silencieux pour ses rencontres nocturnes.

Il ne faut pas longtemps avant qu’iels s’installent ensemble dans la voiture, que le trajet se passe dans le silence le plus inintéressant du monde. La plupart du temps, vous discutiez ensemble. Mais un froid avait été lancé par ton commanditaire, tu n’avais pas envie de faire plus d’effort que cela. Ton regard se perd sur le paysage que tu as vu des milliers de fois, Night City n’a plus rien d’étonnant. Rien ne trouve vraiment grâce à tes yeux de ton vénérable âge. Parce que oui, être natif de Watson et être encore en vie quarante ans plus tard, cela relève presque du miracle selon les statistiques.
Après avoir renvoyé le chauffeur, tu l’accompagnes sans piper un mot de plus. Mais même si tu ne dis rien, ton regard qui fait des allers-retours entre Zelda et le chemin devant vous montre que tu l’écoutes. La seule information importante étant que vos interlocuteurs seraient potentiellement… Compliqués. Tu peux sentir la lame que tu gardes toujours sur toi frotter légèrement ta cuisse, ainsi que l’arme à feu dans ton dos. C’était à chaque fois le minimum syndical que tu pouvais emmener avec toi. En général, ça se passait bien… Pas besoin de sortir plus que l’arme blanche pour la planter sur la carotide de quelqu’un qui faisait des manières. Mais comme le disait Zelda, en général, ceux qui venaient à ses rencontres savaient se tenir. Pas comme ceux qu’ils allaient voir. Est-ce que cela voulait dire qu’ils venaient d’un rang plus bas selon les critères de taon coéquipier.ère.

« Si vous arrêtiez de me prendre pour un bleu Zelda ? » Tu tends le bras quand iel le demande en lea fixant. Cela devenait agaçant pour toi. Mais tu as toujours ce petit rictus en coin qui ne te quitte que très rarement. Ça faisait trop d’années que tu connaissais cette dame pour ne pas savoir comme elle fonctionnait. Tu souffles par le nez. C’est vrai, tu étais un ancien petit voleur des rues. Mais tu n’étais pas assez stupide pour voler aujourd’hui. Merde, tu te souvenais même plus de la dernière fois où tu avais fait un tel larcin. « Vous êtes tellement… Charmante. Je ne vois vraiment pas pourquoi ils refuseraient votre argent pourtant. » L’argent, c’était de l’argent. Qu’importe de qui il venait. Le business du business. Surtout vu ce que faisait Zelda. Tu croises les droits sur ta poitrine, alors que tu entends finalement des pas s’approcher de vous. Bien, au moins ils n’étaient pas en retard. Tu souffles par le nez. Un point gagné pour Son Altesse.

Tu n’avais que faire des sentiments des autres en général. Il y avait peu de monde qui pouvait se vanter d’avoir une quelconque importance à tes yeux. Pour son malheur, son bonheur ou qu’importe ce qu’elle pouvait ressentir à ton égard, Zelda ne faisait pas partie de ce cercle-ci malgré vos années de coopération commerciales. Tu n’étais plus du genre à vouloir chouchouter tes relations comme celle-ci. En réalité, tu te contentais parfaitement bien de jouer au Go et jouer les gros bras pour la vieille dame. Tu sais plus trop son vrai âge. Tu t’en fiches en fait. Pour toi, elle représente un intérêt très limité aujourd’hui. Discrètement, tu lèves les yeux au ciel derrière elle alors que vous rejoignez votre point de rendez-vous. Ton pas dansant s’arrête juste à côté d’elle, alors que tu croises les bras sur ta poitrine tandis que vous êtes rapidement rejoint par vos camarades de jeux. Les désosseurs restent des personnes dont tu n’aimes pas particulièrement la compagnie. Pendant que la moitié de leur espace te fait avoir une grimace de dégoût, l’autre te fait grimacer de malaise. Leur esthétique te déplaisait fortement. Tu te fiches bien, tu grimaces en les regardant. Mais jamais ton regard ne perd sa cible ni son objectif. Assurer la sécurité de Zelda.

« Depuis quand vous vous permettez de poser des questions qui ne vous regardent pas. » Susurres-tu doucement alors que tu enfonces une de tes mains dans les poches. Ça ne te plaît pas tellement qu’ils se permettent de ramener leurs grandes gueules mal agencées. Ça te donne envie de tirer du plomb à l’intérieur pour espérer que ça se remette tout droit. « Recule. » D’un pas souple, Ithan se retrouve en un clin d’œil entre Zelda et le désosseur. Il est un peu plus grand en taille que toi. Mais il n’empêche pas que tu reste en position devant lui. Ton regard brille d’une hostilité non feinte. « Montre la marchandise au lieu de négocier comme si tu étais chez toi. Grouille. » Tu en avais marre des grandes gueules qui pensait qu’ils pouvaient se permettre tout et n’importe quoi parce qu’ils étaient un peu plus nombreux et débilement armés. Ce n’était peut-être pas le meilleur plan pour toi. Mais parfois, il suffisait d’un peu de jeu mental pour remettre les joueurs à leurs places légitimes. Tu voulais ta paie à la fin de la nuit, tout comme ils seraient d’avoir la leur une fois que Zelda aurait fait le virement.

Vous êtes presque torse contre torse. Tu peux sentir son haleine chaude sur ton visage. « Et t’es qui toi ? Son garde du corps ? »  Tu siffles entre tes dents avant de faire un pas de plus vers l’individu. Le faisant reculer. Tu détestes ce contact physique qui te donne envie de lui en décoller une. Tout pour le business. Mais au moins est-il plus éloigné de Zelda à présent. « Montre. » Ta voix est deux octaves plus bas qu’à l’habituel. Tu peux sentir la crosse de ton arme chatouiller ton dos. Et le manche de l’arme blanche tes doigts qui sont dans ta poche. Le désosseur se recule enfin en grimaçant et fait signe de montrer la valise. Peut-être que ta gueule commence à lui revenir. Tu étais pas le membre le plus voyant des Moxes, mais parfois, ça pouvait arriver qu'on te reconnaisse. « Faut pas l’prendre comme ça, on rigole juste. » Malaise palpable. Tu te recules d’un pas à ton tour, Zelda en périphérie de ta vision, la laisse faire son office sans quitter des yeux la scène. « Qu’en pensez-vous ? » Que tu lui demandes doucement. Ce n’était clairement pas l’univers dans lequel elle avait l’habitude de traîner. Dans les bas-fonds, si bas que bientôt on verrait bientôt plus aucune lumière extérieure. Même les néons ici semblent être de trop pourtant. Comme si l’endroit ne mérite pas de connaître la lumière. Tu laisses cependant Zelda être la seule décisionnaire des prochaines minutes qui allaient déroulés. Qui pouvaient être aussi intéressantes que fatales.