excessive ;;
chieuse ;; bruyante ;;
douceur indomptable ;;
excentrique ;; râleuse ;;
menteuse ;;
chipie ;; fouineuse ;;
rayonnante ;; bordélique ;;
solaire ;; enjôleuse ;;
faussement naïve ;;
naïvement maligne ;;
obsessionnelle ;;
too much ;; crâneuse ;;
électron libre ;; rieuse ;; altruiste ;;
innocemment persuasive ;; étourdie ;;
high highs and low lows ;; capricieuse ;; délicieuse ;;
fragile ;; téméraire ;; volage ;;
en constant décalageMOODBOARDprimadonna girl ;;
are we ever sure what we have is ours ? ;; night city's first love ;;
touch me and you'll burn ;; this hell is better with you ;;
flowers still look pretty when they're dying ;; hotter than hell ;;
your heart is a labyrinth of hollows and and hounds ;;
pretty in pink ;; visually beautiful, emotionally haunting ;;
blasphemous rumors ;; i am not a
legend, i'm a
fraud ✧
handmade hell ;; self-produced album ;; 2064des bas fonds de night city peut parfois surgir un éclat de lumière. du moins c'est ce qu'on se dit quand on voit cette petite se produire sur scène et s'exploser les poumons pour crier toute la rage du monde. on sait pas d'où elle sort ni ce qu'elle a vécu, mais y'a un truc qui se passe et qui prend aux tripes comme si elle appuyait exactement là où ça fait mal. dans sa voix, on y reconnaît la nôtre avec toute cette rancoeur dont on a oublié la source.
Elle se rappelle pas, elle.
Elle se rappelle de rien. On lui parle d'une terre lointaine, de parents qui n'en étaient pas vraiment. Elle voit la douleur et la colère assombrir les visages de ses aîné·e·s sans comprendre d'où elles viennent. Elle se rappelle de rien, ou sûrement a-t-elle juste tout
oublié. Petite dernière surprotégée, comme un défi pour prouver qu'iels n'ont pas toustes été traumatisé·e·s par papa et maman. Ses adelphes se sont improvisé·e·s parents et ont tout fait pour l'élever correctement, avec amour et patience, pour pas qu'elle connaisse la haine, la violence et la peur qui les ont toustes marqué·e·s à jamais. Elle, elle grandit
choyée de l’amour d’une fratrie prête à tout pour la protéger du monde extérieur, flocon extirpé des lointaines cimes de l’Alaska pour mieux cramer sous le cruel soleil de Night City. Enfant reine, protégée par trois aîné·e·s prêt·e·s à tout pour lui offrir ce qu’iels n’ont pas.
En fait, elle grandit pas vraiment. Elle garde ses
fantaisies d'enfant, même quand ses adelphes s'engagent un·e à un·e dans des magouilles plus grandes qu'elleux. Elle continue de feuilleter ses petits magasines du siècle dernier, découpe des images pour les coller dans des carnets que Zola achète avec de l'argent volé. Elle regarde d'un air innocent les nomades aller et venir autour d'elleux, famille de substitution dont elle ne saisit pas encore les codes, juste les intentions. On lui parle de l'Alaska, du désert, des Badlands. Elle, elle ne connaît que Night City et le petit appartement où les nomades les accueillent elle, Brutus et leur aînée. Quand elle réclame de voir Zola, on lui dit qu'il passera bientôt car il est très occupé. Mais il finit toujours par venir, avec un petit cadeau pour elle et le visage de plus en plus marqué par les horreurs qu'il tait. C'est un rythme auquel elle se fait, faute de connaître autre chose, faute de se rappeler de quoique ce soit d'autre. Elle a ses repères, le petit appartement, leur routine passagère. Elle a Brutus qui veille,
qui veille toujours, depuis aussi loin qu'elle s'en rappelle. Brutus qui porte tout sur ses épaules, qui s'assure de tout et le fait très bien, trop bien.
Puis y'a quelque chose qui commence à grandir en elle.
Une soif. Une envie d'être plus qu'une bouche à nourrir chez les Aldecaldos. Mais elle est pas intelligente comme sa soeur, elle est pas forte comme Zola, et elle est certainement pas invincible comme Brutus. Elle a juste
la musique, passion transmise par l'aîné, moments privilégiés alimentant désormais ce qui deviendra une vocation. Soutien immédiat trouvé chez sa fratrie qui ne demande qu'à la voir échapper aux horreurs de leur propre réalité. Promesse cristallisée par le déménagement dans un appartement à Japantown, payé aux frais des aîné·e·s.
Elle s'élance à la poursuite de son rêve. Petits concerts s'enchaînant jusqu'à obtenir une certaine notoriété, au point de sortir un premier album. Premiers pas timides sur la scène qui deviendra simultanément sa tortionnaire et sa délivrance,
Kasmeer naît sous les projecteurs et ne pourra plus jamais les quitter.
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moonlight city ;; first n54 album ;; 2068là où il y a de la lumière il finit forcément par y avoir des papillons de nuit. les rapaces de n54 ont mis leurs mains sur cette petite perle plus férocement que des vautours sur une charogne - évidemment qu'iels n'allaient pas laisser passer un talent comme ça. si les glitterz de la première heure crieront "c'était mieux avant!", on ne peut qu'être intrigué·e·s par ce nouvel album où kasmeer nous dévoile ses rêves et ses désillusions avec ce charme solaire qu'on apprécie tant. n54 ou pas, on va continuer de suivre cette étoile filante dont la course effrénée n'a pas fini de nous surprendre.
Contrat idéal. Promesse d'une
gloire sans précédent, paillettes déployées sous des yeux encore trop naïfs pour en saisir les fourberies. Tout ce que Kasmeer réclame c'est d'avoir Brutus à ses côtés, sécurité assurée par la personne capable de brûler le monde entier pour elle. Le reste n'a pas d'importance, elle ne le réalise pas encore. Elle signe sans vraiment savoir dans quoi elle s'engage.
On lui dit que sa voix peut sauver des vies, qu'elle peut apporter la lumière là où l'obscurité a envahi les coins de Night City. On lui dit qu'avec son talent, elle peut changer le monde. Rêve de gosse auquel elle croit dur comme fer, la responsabilité endossée sur ses épaules encore frêles. Elle porte déjà silencieusement le bien-être de ses adelphes sur ses épaules, benjamine tentant tant bien que mal d'
être l'équilibre dans leur famille si dysfonctionnelle. Sa seule raison de vivre, sa seule vraie valeur. Elle met tout son coeur à l'oeuvre pour devenir cette
idole idéale. Elle veut incarner la lumière capable d'éclipser les ténèbres les plus tenaces du coeur des habitant·e·s de Night City et surtout de sa fratrie.
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one heart one goal ;; second n54 album ;; 2070cela fait plusieurs semaines que la guerre fait rage à night city. plus personne ne dort ici, le bruit des bombes et des affrontements est trop fort. on n'a pas vraiment le goût au divertissement et pourtant, n54 a choisi aujourd'hui pour sortir le second album de l'étoile montante kasmeer. on la retrouve changée, chantant la douleur des champs de bataille comme si elle y était. pari risqué pour la n54 mais leur nouvelle muse offre une lueur d'espoir en ces temps difficiles, en même temps qu'un regain d'énergie pour nos troupes se battant vaillamment. sans prendre explicitement position (rappelons la proximité entre la n54 et militech), on peut presque l'entendre nous souffler de ne pas abandonner. kasmeer est et restera la reine de night city avant toute chose !
Production forcée, rappel du
contrat sapant sa liberté. Kasmeer n'a pas le coeur à chanter ni écrire quoique ce soit. La guerre lui a tout pris, ses adelphes soudainement loin d'elle, la laissant esseulée dans un Night City ensanglanté. Elle découvre la guerre, la mort, la désolation. Des tas de souvenirs refoulés qui remontent en surface et lui font réaliser que sa vie n'a jamais été innocente. Martyre de ses
souvenirs reniés, quelque chose se fracture en elle.
Elle fait la liste de ses mort·e·s, celleux de la guerre et celleux d'avant, effacé·e·s de sa mémoire par ignorance ou par bêtise. Elle fait le deuil de cette réalité factice, les mensonges d'une fantaisie dans laquelle elle ne peut désormais plus se réfugier. Ses textes se font plus sombres, plus mélancoliques. La n54 refuse ce changement de direction, réclame la pétillante et solaire Kasmeer. Ce
royaume d'innocence devient une prison, carcan qui ne lui rappelle que trop douloureusement sa naïveté et toutes les vérités qui lui ont échappées. La guerre fait rage à l'extérieur comme à l'intérieur. On lui demande de tenir bon, de garder face, de conduire l'espoir de toute une nation. Son coeur en secret pleure la distance déchirante entre ses adelphes et elle, échanges épistolaires se rangeant dans sa chair comme des débris aiguisés.
Night City finit par signer son indépendance mais les dommages sont trop lourds. Quelque chose est brisé à jamais chez Kasmeer, son
innocence perdue à jamais. Astre solaire autrefois aveuglant dans le ciel brûlant, la voilà désormais assombrie par trop de cauchemars ayant pris vie. Tapie tout au fond d'elle, une furie grandit, réclamant de tout détruire,
elle y compris.
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a long time ago i dreamed of mountains and snow ;;
third n54 album ;; 2072sortie inattendue de la part de kasmeer, après la mise en libre service de sa voix sur un logiciel de synthèse par la n54 permettant à chacun·e de sortir un morceau avec sa voix. acte rebelle qui nous rappelle ses débuts, avant qu'elle ne signe ce maudit contrat. on est à la fois ravi·e·s de retrouver son génie artistique et en même temps cet album sonne comme un appel à l'aide, empli d'une mélancolie sans nom. si kasmeer est un soleil, on a ici l'impression d'assister à une éclipse. on y découvre les parts les plus sombres de son esprit, ses rêves brisés et ses désillusions. pourtant, ses apparitions médiatiques ne mentionnent jamais le message sinistre derrière cet album... glitterz, rallions-nous pour que kasmeer puisse échapper aux griffes de la n54 !
Piège glissé dans son contrat depuis le début, ombre planant sur sa carrière finit par l'engloutir toute entière. La mise en libre service de sa voix est une
atteinte à son intégrité, un coup de couteau dans son identité déjà fracturée. Elle reconnaît pas son reflet dans le miroir, sa voix qui n'est plus sienne, ce corps qui soudainement lui semble être un pantin désarticulé. L'incompréhension fait place à la violence, l'envie irrépressible de s'extirper de cette
prison de chair dont elle ne contrôle plus rien. Elle ne se reconnaît plus, elle ne se connaît plus. Kasmeer est un spectre qui la hante et qui la nargue. Un fantôme qui lui rappelle tout ce qu'elle a perdu.
Vices à sa portée, débauche embrassée dans ce milieu déjà gangréné qu'est la célébrité. Elle fréquente les pires soirées, les pires enfoirés. Goûte tous les poisons et toutes les lèvres pour mieux se dégoûter au croisement de son reflet.
Spirale infernale qui ne trouve aucun répit, même quand elle enchaîne plusieurs scandales dans la presse, chute de son piédestal doré sournoisement appréciée par la n54 qui ne contemple que l'argent amassé. Elle abuse de tout, réaction toxique à l'univers entier. L'
alcool et la
pose d'implants se font instants de paix éphémères lui permettant de faire disparaître cette nausée en permanence aux bords des lèvres. Deux addictions qui font taire momentanément les sanglots de son âme et la brûlure de sa chair.
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scorching sun ;; fourth n54 album ;; 2077malgré la prolifération de morceaux "à la kasmeer", les vrai·e·s glitterz ont souffert ces dernières années, attendant en rongeant leur frein le retour de la vraie kasmeer. ce nouvel album est comme une bombe, un doigt d'honneur à la société, un cri de ralliement pour tous les outsiders. quel plaisir de retrouver kasmeer enflammée, enragée, endiablée ! et pas cette version édulcorée qu'on nous a servi sur les plateaux ces dernières années. scorching sun est une lettre d'amour adressée à la révolte, une nouvelle page tournée dans l'ascension toujours plus haute de notre artiste préférée. on ne sait pas de quoi elle nous menace mais on a hâte de la voir passer à l'exécution, et si possible tout cramer avec elle.
La tête qui émerge finalement après avoir mille fois bu la tasse des excès. Plan échauffé à chaque bref instant de lucidité, l'équilibre fragile se construisant petit à petit entre les
vestiges de ses fantaisies et l'
appel du vide toujours présent. Étoile filante ne pouvant que briller, elle retourne sur le devant de la scène tant redoutée. Champ de bataille qu'il lui faut reconquérir pour retrouver les fragments de son identité délaissés.
Elle fait de son mieux. Pas forcément pour elle, pas une once d'égoïsme dans son coeur qui ne sait battre que pour autrui. Elle veut tout donner à ses adelphes, leur équilibre menacé par toutes les disfonctionnalités dont elle se sait la seule salvatrice. Elle veut retrouver sa passion, user de ses mots pour mieux toucher le public et les glitterz à qui elle doit sa sanité. Elle veut lutter pour sa propre
liberté. Nobles intentions, feu ardent qui la crame de l'intérieur sans parvenir à faire disparaître les tourments inscrits au plus profond de son être. Fuite en avant pour s'échapper momentanément de sa petite bulle dorée, quitte à se mettre en danger et tout gâcher. Vieux démons auxquels il est difficile d'échapper.
Déchirée entre deux mondes, l'innocence fabriquée de toutes pièces pour retrouver l'insouciance fantasmée se heurtant aux désirs inextinguibles de violence et de danger. Kasmeer marche maladroitement au bord du précipice qu'elle a elle-même érigé,
supernova sur le point d'imploser.