Sans trop de mal, tu pouvais voir d'où venait la pensée de Sophie, celle qui disait que tu étais populaire. Tu n'étais pas non plus un complet inconnu dans le milieu, bien au contraire, mais tu n'étais pas la définition de populaire - et tu appréciais, quelque part, ce sentiment d'un peu d'anonymat derrière ta marque. Tu avais longtemps joué la popularité, le visage sur les billboards, le visage sur les pages de magazines, sur les spots publicitaires à la télévision, et c'était aujourd'hui quelque chose qui te déplaisait avec une force non descriptible. Tu étais ravi d'être une petit fourmis dont le nom apparaissait en sous-titre d'une collection sans être la force majeure d'une grande écurie.
Alors oui, tu n'étais pas un complet inconnu ; le nombre de personnes te suivant sur cyberinsta le soulignant allègrement à chaque fois que tu ouvrais l'application. Mais tu n'étais plus cette célébrité suivie en permanence par des paparazzis ou des journalistes - même si ça arrivait encore, à ton grand désarroi. On ne pouvait tout simplement pas s'empêcher de vouloir quelques infos sur cette star déchue de son trône après un accident dramatique, dont on voulait encore les infos. Que ce soit pour savoir si tu avais remonté la pente ou si tu étais encore dans les bas fonds de ta santé mentale.
Et ta marque était appréciée, pas uniquement par les moxes, pas uniquement par tes proches. Mais tu n'arrivais pas à te définir comme populaire, mais tu pouvais voir pourquoi Sophie était partie sur cette implication, en tout cas. Tu pouvais comprendre, aisément. Ton ancien titre, certainement, jouait en cette faveur là.
No need to apologize, Sophie. I can see why you would think I'm popular, and maybe I am somehow. But I like the idea of not being that popular.Pas besoin de t'excuser, Sophie. Je peux comprendre pourquoi tu pensais que je suis populaire, et peut-être que je le suis. Mais j'aime l'idée de ne pas être si populaire.
Loin d'être particulièrement offensé par le terme, juste surpris, parce que tu ne te voyais pas de cette façon. Mais la façon dont tu es perçu est bien quelque chose qui t'échappera dans tous les cas. Ton image ne t'appartient de toute façon plus entièrement depuis des années, tu t'es fait à cette idée il y a longtemps. Et si ça te dérange toujours autant d'être un objet aux yeux de la corporation qui t'emploie, tu es aussi actif que tu es un produit à ses yeux, dans l'idée de peut-être mettre fin à ce règne de terreur.
Tu relis régulièrement tes contrats, cherchent des failles sans en trouver, mais tu sais que si tu n'arriveras pas à trouver de failles, tu feras tout pour les mettre dans la merde un jour, suffisamment pour mettre fin à cette tyrannie. Dans tous les cas, ce n'était pas un sujet que tu comptais aborder aujourd'hui, ce n'était pas quelque chose que tu abordais si aisément ; il était, curieusement, plus simple d'aborder l'impression de dette que tu avais avec elle. Parce qu'elle avait véritablement aidé à rendre ton séjour à l'hôpital moins traumatique - même s'il l'était toujours.
Pour autant, un sourire glisse sur tes lèvres quand elle insiste que tu ne lui dois rien. Tu penses différemment, parce que les longueurs de ton trauma t'obligent à penser différemment, sans nul doute. Tu pensais répondre de suite, mais la suite de tes mots vient marquer davantage ton sourire, d'un peu plus de douceur, d'un peu plus de compassion. Tu es sincèrement touché par cette envie qu'elle a d'aider les gens, d'être là pour elleux, d'une manière ou d'une autre, et tu ne la verrais pas faire quelque chose de différent dans ce sens. Tu ne peux pas l'imaginer à l'opposé de ce qu'elle est aujourd'hui.
It was your job, yes, but still- you made my stay there a bit more bearable, and for that I'm really grateful and for that- I think I owe you. Even it's just a gift.C'était ton job, oui, mais- tu as quand même rendu mon séjour bien plus tolérable, et pour ça je suis reconnaissant, et pour ça- je pense que je te dois quelque chose. Même juste un cadeau.
Sourire qui s'étire davantage.
I am not surprised to hear that it was your meaning in life and- it suits you, Sophie. You're a kind soul and it's so rare, these days.Je ne suis pas surpris que ce soit le sens de ta vie et- ça te va bien, Sophie. Tu es une âme douce, et c'est si rare, ces derniers temps.
De ces gens qui brillent par leur douceur, leur gentillesse, leur compassion. Ces gens sont rares dans une ville de tous les vices, de toutes les violences, où la mort s'attends au tournant d'une rue et non pas uniquement dans un champ de bataille. Tu aimerais qu'il y ait plus de gens comme Sophie, que le monde soit moins brutal, sois moins catastrophé. Peut-être que ta vie serait différente, peut-être que la sienne aussi, mais peut-être que vos coeurs seraient plus en paix de cette manière.
Tu le vois même dans la façon dont elle a de parler de Jazz, dans cette douceur, dans cette affection, dans ce temps qui est passé pour une personne en sommeil. C'est Sophie, dans toute sa beauté, dans tout son amour, qui déborde par tous les pores de son être sans même qu'elle s'en rende compte, peut-être. Il y a quelque chose de doux, qui te serre un peu la poitrine, qui brûle un peu plus ton envie de faire quelque chose pour ces corporations malfaisantes, de donner un peu de répit aux gens comme Sophie qui rêve d'un paradis imaginaire où tout serait bien plus heureux.
You can keep talking about him, if you feel like it. I might not be the best advisor, but I heard I have good ears.Tu peux continuer de parler de lui, si tu le veux. Je suis peut-être pas le meilleur conseiller, mais j'ai de bonnes oreilles.
Et une épaule, si elle a besoin de répit. Tes épaules ont toujours été suffisamment larges pour cueillir un peu de ce monde, un peu de ce que les gens ont à dire, fasciner par les discussions, par les opinions, par les pensées des autres.
But it's normal, to feel that way, I think. He mean a lot to you, and it's only natural to miss him, and not wanting him alone in such a state.Mais c'est normal, de ressentir tout ça, je pense. Il compte beaucoup pour toi, et c'est que naturel qu'il te manque, et que tu ne veuilles pas qu'il soit seul dans un tel état.
Sourire loin d'être édulcoré même quand elle change le sujet pour revenir à la raison de sa présence, ta curiosité tiquant doucement sur le jeu de ses mots, attirant un nouveau sourire.
Don't go too far in your own head, Sophie. I get the feeling to want something unique and I told you : I'm okay with going for something entirely different. So let's do that, and don't overthink it too much, okay? I'm good.Ne va pas trop loin dans ta propre tête, Sophie. Je comprends le sentiment de vouloir quelque chose d'unique et je te l'ai dit : je suis okay de faire quelque chose de différent. Donc faisons ça, et ne pense pas trop, okay? Je suis bon.
Et puis, c'est la marque de fabrique de ta marque : faire des pièces uniques en leur genre.